| | Le Caveau des Turpitudes | |
| | |
Auteur | Message |
---|
KoMdAb 4ème officier
Nombre de messages : 994
Age : 36 Date d'inscription : 28/01/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Sam 22 Jan 2011 - 23:55 | |
| C'est sûr qu'il y a mit du temps le Glorfindel! Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de poster alors que ce n'est pas mon Topic (Y en aura-t-il un?). L'un Seul, j'ai une question: Combien de temps -en moyenne évidement- (te) prend une Béta-lecture? (Si tu te sert de l'exemple d'une de tes nouvelles, je pense comprendre mieux le "degré" de travail par rapport à la quantité à "soigner".) @Glorfindel: - Glorfindel a écrit:
-
- Citation :
- Ne vous a-t-on jamais appris à ne pas énoncer tout haut le nom des morts ?
Un peu trop théâtral, non ? Avec ça tu viens de me faire remarqué qu'on est souvent tres "théatral" en parlant de sujet relatifs à la mort -ou bien la religion, c'est selon. Le respect des defunts prend le pas sur notre vocabulaire plus ou moins "fleurit". (On imagine assez mal un "jeune" (pour parler comme les politiques....) dire à son psy "Ouech, tu parle pas de ma mêre -reum- comme ça". Je trouve que le décalage des genres donne une grande information sur le caractere du patient, et c'est avec de petites phrases comme ça que les auteurs (les doués et d'autres qui ne le sont pas autant) construisent leur personnages. "La litterature est la preuve que la vie ne suffit pas" Fernando PessoaJolie citation en effet. Cela m'en rappelle une autre: "Aïe aïe aïe! Purée c'est chaud un volcan. J'suis trop con, j'aurais dû prendre mes gants!" Haroun TazieffAh non, pas celle là... "La critique est nécéssaire, mais l'invention est vitale. Car dans toute invention, il y a une critique de la convention." Gustave ParkingC'est sur que ça fait lourd à coté de la phrase de M. Pessoa, mais le but est similaire. Sur ce, je souhaite une excellente nuit à notre inventeur! | |
| | | L'Un Seul *Traducteur BKT*
Nombre de messages : 252
Date d'inscription : 25/07/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 23 Jan 2011 - 10:04 | |
| Je reviens pour un commentaire plus utile que le précédent. Il y a certaines choses que l'on me reproche assez souvent : - je ne lisse pas suffisamment mes textes ;Quoi? Pour expliquer : cela signifie que l'implication de l'auteur est trop visible dans le texte. - la ponctuation;Ma bête noire, je l'avoue, je déteste la ponctuation, et pourtant, c'est d'une importance capitale pour la compréhension. (Je vais donc prendre les commentaires de Glorfindel très au sérieux, pas pour cette nouvelle, étant donné que d'autres personnes compétentes, sont déjà passées par là et ont fait un remarquable travail.) - le côté pompeux de mon écriture;Figurez-vous que je me soigne. Déjà, je trouve que cette nouvelle souffre moins de ce symptôme. Et celles sur lesquelles je travaille encore moins, enfin, je l'espère. Bref, tes commentaires, pour la plupart, se justifient et méritent attention. Pour te répondre, KoMdAb. Une bêta-lecture me prend, en moyenne, entre une heure et demie et trois heures selon l'extrait et la qualité de celui-ci. Très souvent, lorsque je soumets une nouvelle dont je suis satisfait - me faut un mois pour en écrire une, en comptant la phase de décantage et de correction - je me rends compte, à la suite des retours que j'en reçois, qu'elle nécessite encore beaucoup de travail à tous les niveaux. Ce qui est normal. L'auteur ne peut pas tout voir, surtout s'il s'attache un peu trop à ses oeuvres - ce qui était mon cas les trois premières années d'écriture. A présent, je jubile lorsque j'ai des retours, parce que j'apprends énormément, autant des professionnels que des amateurs, d'ailleurs. J'en profite également pour rebondir sur ton commentaire concernant l'un des points énoncés par Glorfindel. La caractérisation des personnages est très importante. Dans ce cas-ci, la théâtralité est voulue parce que je souhaite que le lecteur comprenne bien le respect et l'amitié qui le lie avec Joe la Filoche. Certes, d'autres moyens, moins pompeux, auraient suffit, mais j'aime le "pompeux". Mais comme dit plus haut, je trouve que j'ai fait des progrès à ce niveau-là, enfin, je trouve. Pour finir: d'autres remarques, moins pertinentes, de mon point de vue, ne seront pas prises en compte, mais j'admire ton investissement, si toutes les choses qui te tiennent à coeur bénéficient de cette même... fougue, je ne doute plus de la vie passionnante que tu dois mener. J'attends la suite avec impatience. - KoMdAb a écrit:
- Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de poster alors que ce n'est pas mon Topic (Y en aura-t-il un?).
Je l'attends, je l'attends. _________________ Koalas Next 4 km
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 23 Jan 2011 - 10:46 | |
| Il y a quelque chose qui me gêne un peu dans la critique de Glorfindel. On ne perçoit pas, ou du moins je, le double niveau critique :
- Global - A la ligne.
Pour moi, une bonne critique (une critique idéale), doit se faire sur les deux niveaux. On ne peut apprécier un texte que si d'un point de vue global il est bon : une histoire intéressante, des dialogues bien écrits, une atmosphère type qui se dégage. Mais, le détail donne aussi la puissance au texte, parce que ce sont les choix des mots, leur agencement qui font naitre les phrases...
Ensuite, je suis partisan du fait qu'un texte, en tant que production imaginaire est directement lié très intimement à l'écrivain. Aussi, j'aime bien voir ses hésitations, là où il s'empêtre dans de la lourdeur, ou au contraire là où son écriture est fluide etc .... Généralement, les bouquins "lisses" qui essaient de séduire le plus de personne possibles, je les trouve bon marchés, nuls etc .... de la littérature facile.
Du coup, comme j'ai l'impression que ta critique ne porte qu'aux détails, je trouve qu'il y a un petit je ne sais quoi, qui me donnerait envie de répondre de manière un peu prompte : "Oui, bah, c'est L'un Seul qui a écrit, pas Glorfindel"
Tes remarques sur la ponctuation, la grammaire, sont pertinentes, certaines sur le choix des mots aussi....
Mais par exemple le "lissait la cravate", que tu préfères à caresse ... et ben, c'est justement, sur ce genre de remarque que je te rétorquerai cette phrase sus-cité.
Caresser : souligne une certaine complaisance, une jouissance, on ne caresse que les gens, animaux qu'on aime bien. Alors que lisser, c'est du mécanique du "carré" etc ....
Du même fait que ta remarque sur Freud, elle n'engage que toi, mais par exemple, on pourrait troller sur la pertinence de la psychanalyse quelque part. Mais pour moi la base analytique est très pertinente. Donc j'ai envie d' dire "rappelle trop Freud, mais du coup, réaliste" (bien que je suis bien loin d'être 100% Freudien).
ET c'est là, L'Un Seul écrit ce texte avec ses propres complexes (entendre ceci dans un sens Jungien), sa propre conception, et toi, tu lis son texte avec les tiens etc ...
Mais je trouve (et là, je ne m'adresse plus à toi Glorfindel, mais je généralise), on ne peut pas dire qu'un texte est mauvais parce qu'il raconte quelque chose qui ne nous intéresse pas, ou va à l'encontre de notre parti prit.
Bon après, hein, évidemment, il y a la contrainte de temps, qui joue sur le côté "droit au but" sans fioritures, et le côté "rentre dedans" de ta critique interpelle forcément l'écrivain (pas que L'Un Seul, en général).
Donc voilà,
A+
Lobo
Edit pour Glorfindel Si j'ai bien compris que tu n'avais pas fini, puisque tu l'as écrit. Mais, cela n'empêche pas ma remarque. Quand tu dis "trop thêatral" tu prends la phrase, sans la mettre dans son contexte. Et ce contexte, c'est le texte lui même. Etre sévère, froid, c'est bien. Etre déconstructiviste, comme tu dis, je dirai que déconstruire un texte sans garder sa structure en tête, au final on ne critique plus texte. En fait, ta critique, me fait penser à une correction de "rédaction" donnée par un prof de français à un élève. Pour évaluer le style, le vocabulaire, la maîtrise de la langue, c'est bien aussi. Mais au final, on ne critique plus le texte en lui même, mais "la façon qu'à L'Un Seul" de s'exprimer. Et je ne pense pas que ce soit le but de ce qu'attend un "auteur" et pas un "élève". Surtout qu'il écrit quand même mieux qu'un élève de 1er L.
Dernière édition par Lobo le Dim 23 Jan 2011 - 18:11, édité 1 fois |
| | | Glorfindel Capitaine
Nombre de messages : 4094
Age : 34 Localisation : Dijon Date d'inscription : 23/07/2009
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 23 Jan 2011 - 17:29 | |
| Je viens de lire vos commentaires à tous.
L'Un Seul a compris que je n'avais pas fini, mais pas Lobo. Je reviens à la charge ce soir pour finir le ligne à ligne, et j'enchaînerai probablement sur le "global".
Je suis conscient que ma méthode est abrupte. Mais je pense que c'est la meilleure. Si le critique ne dis pas ce qu'il pense, par rapport à sa propre manière d'écrire, alors autant qu'il se taise si c'est pour se censurer. Je suis moi-même auteur de quelques textes auxquels j'impose une relecture extrêmement sévère.
Pour le reste, j'aime l'art, c'était ironique ^^. M'enfin maintenant que tu l'as dit je ne suis plus si sûr.
@ L'un Seul : j'essaye de faire ce que je dis. Et on ne badine pas avec l'écriture, de toute façon.
@Lobo : oui, tu as tout à fait raison. J'essaye juste d'être le plus "déconstructiviste" possible en terme de critique. | |
| | | L'Un Seul *Traducteur BKT*
Nombre de messages : 252
Date d'inscription : 25/07/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 23 Jan 2011 - 17:49 | |
| - Glorfindel a écrit:
- Si le critique ne dis pas ce qu'il pense, par rapport à sa propre manière d'écrire, alors autant qu'il se taise si c'est pour se censurer.
C'est là que tu te fourvoies, à mon sens. Lorsque je bêta-lis, je ne critique pas l'oeuvre en fonction de ma façon d'écrire, plutôt en fonction de ceci : - caractérisation; - tics de langage; - répétition; - syntaxe; - vocabulaire inadéquat; - niveau des dialogues; - la cohérence psychologique des personnages; - la cohérence chronologique; - ... (Liste non-exhaustive, loin de là, tu peux me croire.) Ton défaut est l'implication. Dans certaines de tes remarques, tu dis à l'auteur comment écrire telle ou telle scène, ce n'est pas tolérable, dans la mesure où chaque personne perçoit une scène à sa façon.A la limite, ta vision de la scène, je m'en tamponne le coquillard, ce qui m'intéresse, c'est savoir si c'est réaliste, cohérent avec mes personnages, etc... Tu ne te penches, à aucun moment, sur les personnages, le niveau des dialogues, leur spontanéité, erreurs psychologiques. Oui, le fond, aussi, est important. - Glorfindel a écrit:
- Je suis moi-même auteur de quelques textes auxquels j'impose une relecture extrêmement sévère.
Ce sera toujours insuffisant. Et j'espère vraiment que tu ne te satisfais pas de ton propre avis critique, parce que, dans ce cas, tu fais fausse route, selon moi. _________________ Koalas Next 4 km
| |
| | | Glorfindel Capitaine
Nombre de messages : 4094
Age : 34 Localisation : Dijon Date d'inscription : 23/07/2009
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 23 Jan 2011 - 18:12 | |
| Je réponds par une question, qui, je pense, suffira. - Citation :
Lorsque je bêta-lis, je ne critique pas l'oeuvre en fonction de ma façon d'écrire, plutôt en fonction de ceci :
- caractérisation; - tics de langage; - répétition; - syntaxe; - vocabulaire inadéquat; - niveau des dialogues; - la cohérence psychologique des personnages; - la cohérence chronologique; - ...
Existe-t-il des critères objectifs de jugement en matière d'écriture ? - Citation :
Dans certaines de tes remarques, tu dis à l'auteur comment écrire telle ou telle scène, ce n'est pas tolérable, dans la mesure où chaque personne perçoit une scène à sa façon.
Exact, j'ai déjà expliqué pourquoi. Je sais que c'est difficilement acceptable, voire même "intolérable". C'est juste comme ça que je sens les choses dans l'analyse ligne à ligne. - Citation :
A la limite, ta vision de la scène, je m'en tamponne le coquillard, ce qui m'intéresse, c'est savoir si c'est réaliste, cohérent avec mes personnages, etc...
Revenir à ma remarque initiale. - Citation :
Ce sera toujours insuffisant. Et j'espère vraiment que tu ne te satisfais pas de ton propre avis critique, parce que, dans ce cas, tu fais fausse route, selon moi.
C'est un avis personnel qui peut faire l'objet d'un débat. Sur ce, il faut continuer. Oh, si vous trouvez le style trop sec, insérez des "je pense que" (si ça peut soulager la sécheresse des interventions). - Citation :
Toute atteinte à cette configuration, jugée désormais inébranlable, serait punie sévèrement par une mort longue et douloureuse.
Les mots "configuration" et "inébranlables" sonnent mal. Je ne comprends pas le sens de la fin dans le contexte plus vaste du paragraphe. - Citation :
Il prit un Frisk dont la vague de froid fulgurante lui permit d’oublier la naissance d’un bourdonnement dans les oreilles.
Pas d'accord avec le verbe "oublier". - Citation :
Finalement, cette sorte n’était pas si mauvaise
"Sorte" n'est pas adapté. - Citation :
prendrait-il deux sortes différentes, chacune destinée à des conjonctures spécifiques dans ces interminables journées.
Le mot conjoncture est à mon sens à réserver à la bourse et peut-être aux planètes - non je ne confonds pas avec conjonction, du moins je crois, sinon j'implore votre correction. - Citation :
ni n’écumes les bars,
Cela n'a pas échappé au relecteur, mais si moi je l'oublie, on va me dire que je suis sélectif ou incompétent. - Citation :
Et il se mit à rire, pour lui et en silence, bien entendu.
L'articulation m'a fait un drôle d'effet. Je n'ai pas de solution de rechange à proposer. - Citation :
- Merci. Je peux encore en avoir ?
Comme je suis étroit d'esprit, je dirais que cette question n'est pas naturelle. Cela se dirait pour une quantité indéfinie (un gâteau non préalablement coupé, par exemple), mais j'imagine qu'on dirait plutôt "un autre ou d' autres" pour des Frisks, qui sont des bonbons clairement individualisés. - Citation :
les dix derniers bonbons
Astucieux ! - Citation :
l’habitude de consommer
Un peu trop léché, même pour un écrivain ? Je sais que l'effet est voulu. - Citation :
ce qui la contrariée
Encore une fois, pour la forme. La phrase qui se termine juste là est déséquilibrée par la quantité de virgules, elle perd son sens (ironique ?) - Citation :
peu plus la contrariété de départ.
Le mot "départ" ne colle pas avec le langage soutenu du paragraphe. - Citation :
fatal qui lui coûte sa crédibilité scientifique
C'est accorder à l'écrivain une haute vision du psychologue, pour un homme aussi malin... (skull joke) - Citation :
Ce patient-là était trop grand pour lui, trop grand pour sa modeste compréhension.
L'auteur ? - Citation :
pour les faire appartenir à une organisation sur base
Encore pour la forme, j'imagine. Sinon je trouve que le psy tombe un peu trop à partir de là dans l'admiration béate. - Citation :
soit d’un pouvoir de perception qui frôlait le divin
...Dont l'akmè est atteinte ici. - Citation :
Cela ne se peut, de quel pouvoir jouit-il pour être capable d’un tel prodige ?
En deux phrases peut-être. - Citation :
Tout cela est affligeant au possible, poursuit-il, que sur le socle d’un simple rituel repose toute la stabilité psychique d’un être est affligeant,
Phrase dont la complexité semble en compromettre la structure. - Citation :
pas trop semblable à ce tableau
"Pas trop semblable" est maladroit. - Citation :
sont cousus de blanc
J'aurais utilisé "vêtus", mais cousus est joli aussi. Fin de la critique acharnée. | |
| | | L'Un Seul *Traducteur BKT*
Nombre de messages : 252
Date d'inscription : 25/07/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 23 Jan 2011 - 19:05 | |
| - Glorfindel a écrit:
- Existe-t-il des critères objectifs de jugement en matière d'écriture ?
Va savoir: "Si j'aurais su, j'aurais pas venu" "tutelle" Bien entendu qu'il en existe, ils permettent de "juger" de la qualité grammaticale, orthographique d'un texte, de sa cohérence narrative, psychologique, philosophique. Et de même qu'il en existe pour l'écriture, il en existe aussi pour le dessin. (D'ailleurs, j'ai appris cela de Helly. H. -le reste, j'ai oublié - une main DOIT couvrir les trois quart du visage. C'est bien cela, j'hésite, maintenant... Un connaisseur? ) Ou alors, je me fourvoie totalement, ce qui est possible aussi, remarque. C'est bien parce que ces critères sont objectifs que c'est à travers eux que nous critiquons des extraits. Si quelqu'un préfère dire "Le soleil se lève" à "L'aube pointe à l'horizon", c'est son problème, et rien ni personne ne doit lui dire comment l'exprimer. Il est évident que si, plus loin, et sans une liaison adéquate, il écrit que "Les étoiles scintillent dans le ciel", nous lui ferons savoir son incohérence. Tu me comprends, je pense. - Glorfindel a écrit:
- Fin de la critique acharnée.
Ce n'est pas une critique acharnée, loin de là, j'ai quelques beaux exemples de "véritables critiques acharnées", de quoi défriser l'ego pour quelques jours.^^ (Sérieusement, ta critique, au niveau de la forme, est constructive et fera l'objet d'une méditation sincère. Ne te méprends pas, si je n'adhère pas à ta vision de la critique, je la respecte et la prends en compte.) Je te remercie beaucoup, donc. L'Un Seul _________________ Koalas Next 4 km
| |
| | | Glorfindel Capitaine
Nombre de messages : 4094
Age : 34 Localisation : Dijon Date d'inscription : 23/07/2009
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 23 Jan 2011 - 19:14 | |
| - Citation :
C'est bien parce que ces critères sont objectifs que c'est à travers eux que nous critiquons des extraits.
Si les critiques étaient objectifs... Ils ne se mettent même pas d'accord sur ce qu'ils estiment le plus important ! Il faut tuer cette "objectivité" qu'on invente pour donner un faux sentiment de neutralité. Même la grammaire et l'orthographe peuvent être "modifiées". Par exemple, le mouvement Ou.li.po. et ses avatars. Je ne souhaite pas la cohérence, je souhaite dire ce que je pense, et ce n'est pas fini ! | |
| | | L'Un Seul *Traducteur BKT*
Nombre de messages : 252
Date d'inscription : 25/07/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Lun 13 Juin 2011 - 12:04 | |
| Allez, un petit extrait de mon dernier projet, histoire de montrer ma frimousse. - Spoiler:
1. Le pont
L’homme traversait le pont. Il marchait à vitesse normale, comme un homme convaincu de ce qu’il voit. Puisqu’il ignore le reste. Pourtant, à mi-chemin, il renonça, l’esprit en faillite, et ralentit le pas. Il ne put dès lors s’empêcher de jeter un coup d’œil en biais de sa route. Apparut la gare ; ses silhouettes noires amassées le long des quais. Puis il les vit elles, les parallèles, inchangées. Il les voyait toujours là : à s’arroger l’horizon. Il s’arrêta. Partout, un silence souverain. Il n’y avait personne d’autre que lui sur le pont.
1.1 Sur le pont D’habitude, il rencontrait toutes sortes de noctambules, insomniaques et cousins des ténèbres, rescapés de l’enfance terrible du jour ; cela allait du fugueur hémophile, heureux d’échapper à la couleur du sang, au chien laissé à sa liberté. Le plus souvent, il croisait les jeunes en route pour les cafés et les boites de nuit.
1.1.1 Les jeunes De tous, ils sont les atypiques les plus singuliers. Révoltés. Ils démentent haut et fort, les gorges gonflées de pamphlets. À chaque fois, leurs révolutions atteignent les silhouettes de la gare qui, endeuillées du dernier silence, se recroquevillent sur leurs pensées. L’homme, quant à lui, songeait presque toujours à suivre les jeunes et à écouter, en retrait, les promesses impossibles de leurs vacarmes. Il a toujours aimé écouter les promesses. Mais cela ne s’était jamais produit de la sorte car, au terme d’une réflexion appesantie par les doutes, lorsqu’il se décidait enfin à les rejoindre, à franchir le pas, les jeunes s’étaient enfoncés bien trop profondément dans l’obscurité du jour décroissant. Alors il paniquait et la peur s’emparait de lui ; ses épaules s’affaissaient, ses jambes tremblaient. Les mains innombrables de la nuit se refermaient autour de son cou ; il suffoquait et il devait au plus vite se remettre à marcher, à avancer droit devant lui, sans quoi, craignait-il, il ne traverserait jamais le pont.
1.2 En deçà du pont
En bas, quelques unes des silhouettes s’approchaient du bord des quais. Elles prendraient pourtant le suivant. Les autres silhouettes ne disaient pas un mot ; elles touchaient leur nombril du menton. Ceci n’expliquait pas cela.
1.3 Au-delà du pont
L’homme s’était accoudé au petit mur de pierre qui surplombait les parallèles. Il était seul et en bonne santé, et s’inventait des au-delà toujours plus loin d’ici, plus proches de l’horizon. Arriva le moment où les parallèles s’interrompirent, comme coupées net, toute perspective d’avancée réduite à néant. L’immobilisme. Il pensa aux silhouettes de la gare et frissonna. Il ne voulait pas devenir comme elles ; les ombres avaient mangé leur visage et elles n’arboraient plus qu’un masque noir et profond dans lequel se figeaient leurs pensées.
Prélude à l’homme Par la suite, l’homme rêva d’une voie à sens-unique. Univoque. Puis il rêva de promesses au présent. Il a toujours aimé les promesses. L’homme pensait qu’il n’y avait personne d’autre que lui sur le pont. L’homme avait tort.
2. L’homme
« Monsieur ? » Il se retourna, baissa un peu les yeux, ne les écarquilla pas de surprise. Elle avait la taille et l’allure d’une petite fille. Un visage ouvert et des taches de rousseurs. Des yeux gris et un petit nez retroussé. Très mignons. Ses cheveux tombaient loin dans son dos. Il aurait été incapable de dire jusqu’où. Elle portait ce qui ressemblait à un pyjama bleu avec des cœurs blancs, à l’intérieur desquels une inscription illisible. Seul le mot « dreams » avait survécu aux nuits. « Bonsoir, dit-elle. ― Bonsoir, répondit-il. » Ce deuxième mot lui en dit un peu plus sur elle. Un prononcé clair, musical, pour une voix pleine d’assurance, un brin empathique. « Une petite fille éduquée à la lumière des belles lettres et à l’éloquence. » Au juger du ton qu’elle avait employé s’engageait une conversation somme toute assez banale, presque normale. « Une petite fille habituée des salons où se vouvoient les grands noms et où se disputent les idées. » Une posture droite un peu trop stricte aux goûts de l’homme qui ne regardait pas d’un très bon œil cette rectitude. « Comme si elle pensait que chacun de ses propos, chacun de ses faits et gestes, jusqu’à son mode de pensée, s’évalueraient à l’aune de cette même rectitude. » En temps normal, il en serait resté là. C’était une petite fille parmi tant d’autres, élevée aux principes moraux qui retournerait aux âges préhistoriques de son développement intellectuel s’il l’en dépossédait. Il avait autre chose à faire que remuer le temps ; il devait encore faire le sien. L’horizon l’attendait. Droit devant. Si seulement… Cela ne dura qu’un instant. Il ne l’avait pas cherché parce qu’il n’avait pas pensé le trouver chez une petite fille de ce genre-là. Pourtant, le doute avait bel et bien laissé son empreinte, une empreinte à peine assez profonde pour résister au pas martial des certitudes. Raison pour laquelle il ne l’avait pas perçu directement ; celui-ci n’attirait pas l’attention, et pour peu que l’homme ne l’ait pas jusqu’à présent cultivé et entretenu lui-même avec force détermination, le doute aurait été piétiné, refoulé dans les tréfonds géologiques de l’esprit de la petite fille. Et l’homme serait resté seul sur le pont.
2.1 Défenses rompues.
Piqué au vif, l’homme poursuivit son étude. La petite fille n’avait toujours pas bougé. Sa posture, bras et paumes le long du corps, trahissait son attente. Cette attitude de totale inactivité pesait sur ses épaules car il n’avait pas l’habitude qu’on attendit autant de lui. Plus précisément, il n’avait pas l’habitude qu’on se le permit. La petite fille, défenses rompues, semblait s’abandonner à lui et s’attendre à ce qu’il adopte, avec elle, le doute qui, en elle, s’affermissait trop rapidement à mesure que s’écoulait le silence. L’homme reconnut de suite la nature du doute qui l’envahissait ; lorsque l’on parvient en ces lieux qui divisent notre être et pour lesquels aucune sorte d’enseignement ou d’instincts primitifs ne nous a préparés. Qui était cette petite fille ? Pensait-elle retrouver son oreiller sur le pont ? Pourquoi ici ? Comment avait-elle fait pour le surprendre ainsi, alors que, d’ordinaire, rien dans son environnement proche ne lui échappe ? Il aurait dû l’entendre approcher. Mais cela n’empêchait pas l’homme de croire fermement qu’il existait un accès méconnu – voire plusieurs et de toutes sortes – à ce point d’entente tacite qui lie les êtres qui ne se (re)connaissent pas encore. Il comprit que la petite fille lui était apparue de telle sorte qu’en aucune manière il ne lui soit permis de la renvoyer là d’où elle venait. La dernière chose qu’il releva fut sa tenue, qui n’avait rien d’inconvenant. Elle portait un pyjama bleu avec des cœurs blancs : en quoi cela aurait-il pu lui poser problème ? Pas après tout ce qu’il avait vu et entendu sur le pont. La petite fille avait gagné son intérêt. Il ne la dédaignerait pas comme les autres. Au retour de ses réflexions, il ne se comprit pas lui-même et, cherchant des réponses à sa confusion, fronça les sourcils. « Excusez-moi de vous déranger, reprit-elle, j’ai perdu mon oreiller. (L’homme ne réagit pas.) L’auriez-vous vu ? ― Vraiment. Non. » Tout de suite, ce “non” lui parut posé trop “à plat” dans le ton de la conversation et sans se l’expliquer tout d’abord, s’empressa d’ajouter, un peu maladroit : « Je… suis… désolé. » Il lui sembla qu’elle allait pleurer. Au lieu de ça, la petite fille regarda derrière elle. Il n’aurait su dire jusqu’où. L’espace d’un instant, les ombres cachèrent la moitié de son visage et son corps entier de petite fille disparut.
Prélude au réel
La petite fille leva les yeux vers le ciel absent. Quelque chose d’autre l’avait remplacé, méconnaissable, abscons. Cela n’avait rien d’un ciel, de celui qu’elle était venue chercher, simple et accessible depuis les quais. Elle réalisa sa méprise. Elle n’allait pas sur la voie. Elle était quelque part sur le pont.
2.2 Défenses rompues (bis)
L’homme ne quitta pas des yeux la petite fille un seul instant. S’il la perdait de vue, il pensait qu’il deviendrait subitement aveugle. Ne restait à peine qu’une moitié de son beau visage. Une moitié de ses taches de rousseur. Un seul œil gris. Une moitié de chevelure. Il pourrait s’en satisfaire. Il le pourrait. Mais elle ne devrait pas porter son regard plus loin, sinon… « M’aideriez-vous à le chercher ? lui demanda-t-elle, m’aideriez-vous à retrouver mon oreiller ? » Il n’étudia pas la question parce que son corps était réapparu et qu’il distinguait à nouveau son visage en entier. Il inspira, expira. Cela lui demanda une longueur de temps immesurable. Avait-il cessé d’être lui-même que ces vieux mécanismes intervinssent maintenant ? « Non. Allez. Non. » Il réussit à se détendre et, à son tour, parvint à projeter son regard sur les alentours.
Bonne lecture. _________________ Koalas Next 4 km
| |
| | | #segadora 5ème officier
Nombre de messages : 748
Age : 30 Localisation : in my mind Date d'inscription : 31/05/2009
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Lun 13 Juin 2011 - 20:07 | |
| Moi j'aime pas trop les longs textes ou y'a pas d'images, en fait Le seul truc que je lis parfois c'est des revues de socio avec plein de photo de gens et des graphiques partout), m'enfin comme ça depasse pas les 200 lignes je crois que je peux faire une exception, mais alors la seule du mois parce que faut pas deconner. Voila, pur provoc' mais javais pas d'idée d'intro. Enjoy! Enfin quand je dis pur provoc' c'est pas tout à fait vrai parce que j'ai toujours été très fermé à la lecture pour des raisons à la con. Mais ton texte m'a bien plu. J'ai pas eu de problèmes particulier à la lecture, à part pour quelques trucs, genre: - Citation :
- Les autres silhouettes ne disaient pas un mot ; elles touchaient leur nombril du menton. Ceci n’expliquait pas cela.
Sens propre ou figuré? ^^ Mais globalement c'est facile a capter. Ca fait echo a des sensations que je connais bien mais que je serai infoutu d'expliquer clairement (ce que t'as réussi à faire), par conséquent je me suis facilement identifié à "l'homme". J'crois que c'est tout ce que j'avais dire. Bonne continuation. Bonne soirée. Vivement la suite. | |
| | | L'Un Seul *Traducteur BKT*
Nombre de messages : 252
Date d'inscription : 25/07/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Dim 28 Aoû 2011 - 14:21 | |
| Je ne sais pas si cela intéresse qui que ce soit. Voilà une V2 de l'extrait que je vous avais proposé il y a déjà plus de deux mois. Enfin ! Ce dernier n'y est pas en intégralité. Disons que j'ai retravaillé le début, surtout la perception que le lecteur pouvait avoir de l'homme parce que plusieurs bêta-lecteurs m'avaient reproché - à juste titre, d'ailleurs - que l'homme mériterait une présentation un peu plus fournie. J'ai également procédé à quelques autres aménagements, toujours grâce aux commentaires pertinents des bêta-lecteurs. Quand je pense que ce roman est fini et que je ne parviens, malgré tout, pas à y mettre le point final... Dur. Dur. - Spoiler:
0. Sur la voie
Il approche. Pour l’instant, ce n’est que vous et moi. Il peut attendre. Un peu, encore. Vous me demandez : qui est-il ? Je vous réponds que je ne sais pas. Vous insistez ; s’ensuivent d’autres questions, comme : où est-il ? d’où vient-il ? où va-t-il ? Je vous réponds que ce n’est pas aussi simple.
Il, c’est l’homme en approche. Vous ne le remarquez pas, c’est normal, laissez faire le temps.
Je n’ai pas été franc. En fait, je sais deux ou trois choses sur cet homme. Enfin, rien n’est moins sûr. De là où je suis, il me semble être de ceux qui rebroussent chemin lorsque les étoiles pâlissent. À peu de choses près.
Voilà, il est temps, il arrive. Je ne serai pas long.
1. Le pont
L’homme marche, et sur le pont où luit le ciel, la nuit s’élargit sous ses pas. C’est la seule ombre qui marche, les lumières éteintes, comme un homme convaincu par ce qu’il voit. En ce qui nous concerne, ce qu’il voit n’a d’intérêt que s’il nous regarde. Mais l’homme porte des lunettes noires, de sorte qu’il ne révèle rien de ses profondeurs quand il titube sur les gravats de son être. Sinon, l’homme aux lunettes noires n’a pas d’autres signes distinctifs. Nous sommes obligés de le croire. En attendant.
L’homme marche sur le pont, ai-je dit, tout porte à croire donc que, débutant aux environs d’ici, ce pont, et celui qui le traverse, aboutit quelque part là-bas. Je n’omettrai pas de vous dire qu’aucun des deux n’obéit aux conventions auxquelles vous seriez à même de les rapprocher, ni que, si l’homme le sait, il ne le montre pas.
1.1 Dans les décombres
Il marche, l’homme, les pieds sur terre, le front dans les étoiles. Quand il a faim, il mâche des quartiers de lune. Quand il a soif, il boit à même les sources filantes du ciel. Là-haut je devine son regard, et briller ses lunettes noires quand, si loin des voûtes qu’il chasse d’un revers d’esprit, il découvre quelque grandeur de lui-même.
Si ses pieds sont sur terre, c’est parce que l’homme solitaire est encore chrysalide. Parce qu’il foule le dernier versant du monde dont il ne reste que des milliers de pieds. 1.2 Failles
Plein de secrets pour nous ainsi que pour lui-même, l’homme aux lunettes noires poursuit sa traversée. Il ne donne l’air de rien, si ce n’est d’un ailleurs assumé auquel il croit fermement. Plus tôt, je parlais de ses profondeurs cependant que je n’y voyais guère pour lui supposer le moindre précipice. Mais preuve est faite, à présent, qu’incarner l’homme en approche requiert un art consommé de l’équilibre. Pourtant, à mi-chemin, l'homme renonce, l’esprit en faillite, et ralentit le pas. Apparait la gare ; ses silhouettes noires amassées le long des quais. Puis il porte son regard vers elles et les aperçoit, les parallèles. Il les voyait toujours là, à s’arroger l’horizon. Il s’arrête. Partout, un silence souverain. Il n’y a personne d’autre que lui sur le pont.
- 1 Sur le pont D’habitude, il rencontre toutes sortes de noctambules, insomniaques et cousins des ténèbres, rescapés de l’enfance terrible du jour ; cela allait du fugueur hémophile, heureux d’échapper à la couleur du sang, au chien laissé à sa liberté. Le plus souvent, il croise les jeunes en route pour les cafés et les boites de nuit.
- 1.1 Les jeunes De tous, ils sont les atypiques les plus singuliers. Révoltés. Ils démentent haut et fort, les gorges gonflées de pamphlets. À chaque fois, leurs révolutions atteignent les silhouettes de la gare qui, endeuillées du dernier silence, se recroquevillent sur leurs pensées. L’homme, quant à lui, songeait presque toujours à suivre les jeunes et à écouter, en retrait, les promesses impossibles de leurs vacarmes. L’homme a toujours aimé écouter les promesses. Mais cela ne s’était jamais produit de la sorte car, au terme d’une réflexion appesantie par les doutes, lorsqu’il se décidait enfin à les rejoindre, à franchir le pas, les jeunes s’étaient enfoncés bien trop profondément dans l’obscurité du jour décroissant. Alors il paniquait et la peur s’emparait de lui ; ses épaules s’affaissaient, ses jambes tremblaient. Les mains innombrables de la nuit se refermaient autour de son cou ; il suffoquait et il devait au plus vite se remettre à marcher, à avancer droit devant lui, sans quoi, craignait-il, il ne traverserait jamais le pont.
- 1.1 En deçà du pont
En bas, quelques-unes des silhouettes s’approchent du bord des quais. Elles prendront pourtant le suivant. Les autres silhouettes ne disent pas un mot ; elles touchent leur nombril du menton. Ceci n’explique pas cela.
- 1.3 Au-delà du pont
L’homme s’est projeté en surplomb des parallèles et en poursuit, spectateur prudent, le courant impétueux. Il est seul et en bonne santé, et s’invente des au-delà toujours plus loin d’ici, plus proches de l’horizon. L’horizon. L’horizon. Arrive le moment où les parallèles s’interrompent, comme coupées net, toute perspective d’avancée réduite à néant. L’immobilisme. Il pense aux silhouettes de la gare et frissonne. Il ne veut pas devenir comme elles ; les ombres ont mangé leur visage et elles n’arborent plus qu’un masque noir et profond dans lequel se figent leurs pensées.
Prélude à l’homme Par la suite, l’homme rêve d’une voie à sens-unique. Univoque. Puis il rêve de promesses au présent. Il a toujours aimé les promesses. L’homme pense qu’il n’y a personne d’autre que lui sur le pont. L’homme a tort.
2. L’homme
« Monsieur ? » Il se retourne, baisse un peu les yeux. Elle a la taille et l’allure d’une petite fille. Un visage ouvert et des taches de rousseurs. Des yeux gris et un petit nez retroussé. Très mignons. Ses cheveux tombent loin dans son dos. Elle porte ce qui ressemble à un pyjama bleu avec des cœurs blancs, à l’intérieur desquels une inscription illisible. Seul le mot « dreams » a survécu aux nuits. « Bonsoir, dit-elle. ― Bonsoir, répondit-il. » Ce deuxième mot lui en dit un peu plus sur elle. Un prononcé clair, musical, pour une voix pleine d’assurance, un brin empathique. « Une petite fille éduquée à la lumière des belles lettres et à l’éloquence. » Au jugé du ton qu’elle a employé s’engage une conversation somme toute assez banale, presque normale. « Une petite fille habituée des salons où se vouvoient les grands noms et où se disputent les idées. » Une posture droite un peu trop stricte aux goûts de l’homme qui ne regarde pas d’un très bon œil cette rectitude. « Comme si elle pensait que chacun de ses propos, chacun de ses faits et gestes, jusqu’à son mode de pensée, s’évalueraient à l’aune de cette même rectitude. »
Je remercie les lecteurs potentiels. _________________ Koalas Next 4 km
| |
| | | L'Un Seul *Traducteur BKT*
Nombre de messages : 252
Date d'inscription : 25/07/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Ven 16 Déc 2011 - 21:52 | |
| Depuis le 28 août dernier, je n'ai pas chômé. J'ai remanié de fond en comble l'extrait publié ci dessus, dont je ne maîtrisais pas tous les enjeux des thèmes abordés, m'a-t-on reproché, à raison, d'ailleurs. Notamment, certaines structures caduques et un manque d'originalité dans le traitement et, encore une fois, trop complexe pour rien. J'ai donc retravaillé tout ça sérieusement et, au final, le tour qu'a pris le roman m'a étonné, agréablement, et j'ai poursuivi mon aventure. Bon, autant vous dire tout de suite : l'extrait que vous aurez la gentillesse de lire m'a pris plusieurs mois, simplement parce que, lorsque j'écris, j'ai toujours besoin, au préalable, de poser par écrit la mythologie du roman, des personnages et des thèmes abordés. Cela prend beaucoup de temps et cela a souvent été l'une des raisons majeures de mes derniers abandons. M'enfin, cette fois, je pense être bien parti. Voici donc, la première partie de Jour de Pluie. Mais d'abord, un petit synopsis, que je vous propose aussi de commenter, si le coeur vous en dit. - Spoiler:
Synopsis
J’attends le bus dans un abri qui semble avoir été construit pour l’occasion. J’attends le bus, c’est bien cela, du moins, jusqu’à ce que la mort s’en mêle. Après, je crois que le bus devient secondaire, que l’abri lui-même sert une autre instance. C’est à peu près tout, enfin, je crois. Ah, oui, et il pleut, il pleut même beaucoup. Et j’ai comme l’impression que je vais mourir.
Puis, cette fameuse première partie : - Spoiler:
Jour de pluie
Partie 1
1.
« Bonsoir, me dit la mort. » Je ne lui réponds pas, parce que je sais pourquoi elle est là et que, peut-être, elle m’oubliera si je fais semblant de ne pas l’entendre. La mort insiste : « Je suis la mort. Je sais que tu m’entends, tout le monde m’entend. Veux–tu entendre la suite ? » Je me rends compte qu’elle m’a posé une question. Ce n’est pas comme si c’était différent de la première fois ; je pourrais encore l’ignorer. Cela se ferait le plus naturellement du monde : en resserrant mon imperméable et en y enfouissant un peu de mon visage, comme pour la prévenir que j’ai froid et que je ne suis pas d’humeur à prêter oreilles à ses délires morbides. Et c’est précisément ce que je fais, d’ailleurs, et avec brio, me dois-je de le préciser pour vous qui vous imaginez la scène.
2.
Veux-tu entendre la suite ? Voilà que cette question me revient en boucle, maintenant, un peu comme une chanson ringarde au rythme entêtant. Allons bon, me dis-je, comme si je ne la connaissais pas, cette fameuse suite, comme si je ne pouvais deviner la raison de sa présence ici. Enfin, soit, je suis d’humeur accommodante ce soir et partant pour un petit jeu ; après tout, je n’ai rien d’autre à faire dans l’immédiat, hormis poireauter sur mes deux jambes dans un abri de bus surpeuplé. Bon. Qu’a-t-elle dit, déjà ? ‟Bonsoir″ et ‟Je suis la mort″, c’est bien ça ? Une suite possible… Voyons. Essayons celle-ci : ‟Je suis désolé ; aujourd’hui, tu dois mourir″ Fastoche. Du premier coup. Y’a plus qu’à hocher de la tête, histoire de lui répondre que, non, je ne veux pas l’entendre, sa suite, parce que j’ai autre chose à faire que d’écouter ce que je sais déjà.
3.
Tandis que je hoche de la tête, je me surprends à prier pour que personne dans l’abri de bus ne me voie – mais est-ce réellement utile : nous sommes en pleine heure de pointe et en plus, il pleut des cordes. En parlant de cordes, j’ai un nœud dans la gorge et, je m’en rends compte à présent, plusieurs autres dans l’abdomen. Je devine que c’est elle, tout près, c’est la mort qui s’amuse avec le fil de mon existence. J’éprouve soudain une intense nostalgie. Puis ça passe. Mes idées s’enchaînent sans transition. Je pense au ressac des vagues. C’est fou comme le bruit des vagues m’apaise. La pluie me sort de mes pensées. Maudite pluie. Je n’ai plus qu’à tout recommencer.
4.
Autant vous en informer toute de suite, ce n’est pas trop mon genre de croire en ces histoires de mort qui parle, et qui plus est, s’amuse à prévenir les pauvres mortels en fin de contrat qu’ils n’ont ni le choix des armes, ni du lieu et encore moins de leur sursis − qui s’étale, j’imagine, sur une durée aléatoire, surement en fonction de celle de la conversation puisque, et je l’imagine également, la mort procède de la même manière pour tout le monde − mais une force irrésistible, peut-être la même qui m’a livré à ma dernière lubie ludique, me dispose et m’encourage à toutes les folies, et à celle-ci, en l’occurrence : un dialogue avec la mort. Mais qu’est ce qui me fait croire en ce dialogue avec elle ? Je ne le sais pas moi-même. Peut-être parce que, depuis quelques temps, j’envisageais vraiment de lui parler. Veux-tu entendre la suite ? C’est trop tard, j’ai répondu que non. Imbécile.
5.
Ce n’est peut-être pas encore trop tard. Je ne suis sûrement pas le premier ; la mort doit être encore là, à attendre que je me rétracte, que je lui cède quelques mots en tête-à-tête. Mais je ne suis sûrement pas le dernier sur sa liste. Combien de temps me concèdera-t-elle avant de m’arracher ce qu’il me reste de vie et de passer au prochain nom ? Je réalise que je pense à elle comme je pense aux autres. Le bonheur se compte sur les doigts de la main : « Sinon, combien de toi es-tu prêt à me donner ? Ah ! dans ce cas, je reste, oui, je veux bien rester à tes côtés. Mais dis-moi, juste entre nous, à partir de quand ne vaux tu plus rien ? Merci, parce que, passé ce délai, ma présence sera à perte. Mes mots sonneront creux. Mes gestes se simplifieront. Et au bout d’un moment, je me lèverai mais toi, tu attendras un peu, puis, résigné, tu feras de même ; on se dira au revoir ou adieu selon ce que nous aurons échangé et je quitterai la pièce, puis ton monde, pour rejoindre l’intervalle intemporel qui me sépare de mon prochain bonheur. » Je hoche de la tête, mais ne dis rien. Cela signifie que oui, je veux entendre la suite et que, passé ce délai, je suis prêt à laisser ma place au prochain nom sur sa liste. Je ne ferai pas d’histoire. Je mourrai en silence.
6.
Je suis en proie aux doutes. Peut-être devrais-je lui dire ‟oui″ plutôt que de hocher de la tête. Mais à l’idée de parler tout haut dans l’abri de bus, ma gorge se contracte, mes entrailles se tordent, et cette fois, ce n’est plus de la nostalgie, seulement de la peur, de la peur et de l’excitation, parce que ces instants me redonnent vie. Je pense alors à ce que je lui dirais, moi, à la mort. Je lui parlerai de toutes ces choses qui nous sont impossibles à élucider. Je lui demanderai d’abord pourquoi, ensuite comment et enfin, qui. Pourquoi suis-je ? Comment suis-je ? Qui suis-je ? Je lui dirais qu’il était temps ; qu’une petite mise au point s’imposait depuis plusieurs années, entre elle et moi – je lui dirais ça avec beaucoup de douceur, poliment. Je lui dirais : « Oh, trois fois rien, ou à peu près. »
7.
Mais rien ne change. J’ai toujours droit au même décor d’anoraks calfeutrés à l’arrache, les mêmes corps immobiles, blottis debout, qui combattent leurs emboles de froid. Ça respire franchement dans le cou du voisin ; les nuages d’haleine se mêlent et s’évaporent au-dessus des quelques têtes nues. Les vitres de l’abri de bus sont recouvertes d’oxygène consommé.
8.
Les cloches de l’école du quartier résonnent. Je souffle. Bientôt, apparaîtront les carrures massives des cartables et, juste en dessous, plié en deux, un enfant. Toujours le même. Con. Naïf. Bruyant. Sans oublier le panel des odeurs : affaires de gymnastique, goûter moisi dans le sac plastique. Et puis les éclats de rire, les pleurs pour les détails insignifiants. Les dessins digitaux sur les vitres embuées. Je re–souffle en scrutant le ciel plombé : et moi qui n’aime plus voir la jeunesse s’ébrouer dans les flaques d’eau.
9.
Un homme arrive ; il est seul, du moins, semble-t-il car l’atmosphère s’est tout à coup assombrie. L’individu a le visage dissimulé sous une capuche de pluie et porte des lunettes noires, de sorte qu’il ne trahit rien de ses profondeurs quand sa silhouette se détache sur le fond de nuit précoce. Sinon, il n’a pas d’autres signes distinctifs. Nous sommes obligés de le croire. En attendant.
10.
L’homme aux lunettes noires réclame l’asile pour le reste de la tempête – car c’en est une, à présent ; le vent souffle si fort qu’il fait trembler les racines des arbres.
11.
Dans l’abri de bus, je crois d’abord que plus personne ne vit, puis on dirait presque que les corps bougent, tentent de s’écarter les uns des autres. Au bout d’un moment, ils – et elles ? − regardent l’homme, un peu contrits : voilà pour vous. L’homme regarde, évalue : combien de sa vie pourra-t-il agglomérer dans ces quelques centimètres carrés d’espace ?
12.
Il se retourne, disparaît à moitié dans l’obscurité et semble se demander : « Et si c’était la dernière pluie de ma vie ? » Pourtant, je ne vois pas son visage. Je sais seulement que la pluie coule sur sa capuche ; je l’entends même tomber à grosses gouttes. Plic. Ploc. Plic. Ploc. J’ai presque l’impression de le reconnaître, là, comme divisé par les ténèbres : un homme qui a couru pour se réfugier de la pluie et, maintenant qu’il a découvert un abri, s’inquiète des auvents tendus un peu partout dans la ville. Parce que l’homme en a croisé d’autres comme lui, et des femmes, qu’il imagine rendus à quelque abîme aquatique. J’en viens à m’interroger à son sujet : pourquoi est-il sorti ? Pour n’importe qui, les raisons seraient innombrables, mais pour cet homme aux lunettes noires, il n’y en a pas autant, juste une, en fait, assez puissante pour l’obliger à quitter sa solitude. Je me dis : regrette-t-il ?
13. L’homme aux lunettes noires est toujours là. Maintenant, je le vois chercher le meilleur compromis entre les différentes parties de lui-même : quelle(s) portion(s) de matière excédante consentir à la survie ? Il s’éternise. Je devine ses questions. Que faut-il garder de soi ? Quel genre d’avant sera l’après ? Ou cet avant serait-il d’un genre nouveau ? Dans ce cas, il n’y aurait rien à regretter d’un abandon ou deux, mais dans l’autre ? Que laissera la tempête dans quoi je pourrai me retrouver ? Et s’il n’y avait plus rien à retrouver ? L’homme aux lunettes noires hésite toujours lorsqu’un souvenir me submerge.
14.
À l’entrée, l’église est déjà grande et froide. J’avance, m’arrête, et ma main reste suspendue au-dessus de l’eau bénite. Je porte une casquette noire sur laquelle saute un kangourou dans un triangle jaune. Un homme s’approche. « Bonjour, monsieur. Je peux vous aider ? » Je réponds que non. Ma main tremble, à présent. Je voudrais juste plonger mes doigts dans le petit bassin de pierre. Le brouhaha est devant moi, mais je ne vois personne. C’est fou tous ces gens qui peuvent parler autour d’un cercueil. « Monsieur ? » Je voudrais juste plonger mes doigts dans l’eau bénite. Une question demeure : pourquoi ? Je ne crois pas en Dieu. Dieu n’a rien à voir avec tout ça. La vie. La mort. Je l’ai toujours dit. On me presse le bras. « Monsieur ? Vous allez bien ? On vous attend. » C’est l’homme de foi. Il est rasé de près et sent bon le parfum. Je dois lui donner une mauvaise impression, avec ma barbe de vagabond et mes sous-vêtements de trois jours. Je jette encore un regard au bassin d’eau bénite. « Excusez-moi, monsieur, pourriez-vous retirer votre couvre-chef, s’il vous plaît ? — Dieu ne fait aucune différence, paraît-il. » Le prêtre est ennuyé lorsqu’il me répond : « Monsieur, vous êtes dans la maison du seigneur. » Je n’ai pas besoin de chercher ma réponse : « Vous ne comprenez donc pas, derrière ce front, c’est l’idée même d’un nouveau ciel que je tente d’assombrir. »
15.
Et l’homme aux lunettes noires ? Que tente-t-il d’assombrir ? Je me souviens de cet enfant dont la mère badigeonnait le visage à chaque fois qu’il rentrait de l’école. Elle n’attendait pas qu’il se déshabille ou fasse ses devoirs. Elle n’attendait même pas qu’il ferme les yeux. L’enfant montait sur le tabouret ; elle l’attendait sur la dernière marche avec un gant de toilette recouvert d’une abondante pellicule de mousse blanche. Et elle lui frottait le visage. Encore et encore. Et encore.
16.
L’homme aux lunettes noires me rappelle cet enfant. Et je suis désolé pour lui. Parce que, déjà, je le vois s’éloigner, capuche baissée, guidé par le glouglou des égouts que je perçois soudainement avec une étrange netteté. J’imagine alors cette bouche aux lèvres entrouvertes, barrées de dents rouillées, recracher à gros bouillon les visages dont sa mère le nettoyait. À force de frotter, encore et encore, et de laisser son enfant couler à travers la robinetterie, disparaître dans les tuyaux, se diluer dans les bassins souterrains. Encore et encore.
17.
Je ne perçois plus l’homme ni le bruit de l’eau. La pluie est omniprésente, même dans l’abri de bus. Je remarque que tout le monde a rabaissé sa capuche et mis des lunettes de soleil. Je suffoque. Je veux sortir. Pour de vrai. Même si, comme l’homme, je disparais du monde, aspiré par l’égout et dilué dans la tuyauterie. Je n’avance pas. Plutôt, on ne me laisse pas passer. Je m’excuse. Une fois. Deux fois. Plus fort. Je joue des bras, des coudes, de mon corps tout entier. Rien n’y fait. Je suis comme prisonnier d’un liquide. La pluie est omniprésente, même en nous, je la vois couler des orifices ; nez, bouche, oreilles. Où suis-je ? Je croyais attendre le bus. Je croyais rentrer chez moi. Que se passe-t-il ? Bientôt, je crie. Bientôt, je hurle. La pluie n’a pas fini de tomber.
18.
La pluie n’a pas fini de tomber, c’est vrai, d’ailleurs, je l’entends qui tombe, encore et encore, inépuisable. Ça cogne dur dans ma poitrine. Je suis pourtant en panne sèche d’oxygène, comme si mes poumons ne se laissaient pas le temps de se remplir. C’est affreux, j’ai l’impression de respirer dans un sac vide, duquel émane tout à coup une forte odeur de pourriture. Peu à peu, l’impression se renforce. L’odeur aussi.
19.
La pourriture a emplit l’abri de bus. Je ne dois pas être le seul à la sentir mais autour de moi, il n’y a personne qui se manifeste. Autour de moi, ce sont toujours les mêmes visages à capuches et à lunettes noires, immobiles et muets. Soudain, j’ai peur de les toucher. J’ai peur de leur parler. On dirait des ombres projetées à partir de rien, indépendantes, libres ; pourtant, elles me semblent fragiles, chétives, comme des spectres de porcelaine.
20.
L’odeur se renforce. C’est comme si mon corps tout entier exsudait cette odeur insupportable. J’ai une envie irrépressible de me gratter le front. Des morceaux de peaux tombent. Je ne réagis pas, si ce n’est que je continue de gratter et de laisser mon front s’émietter. Mes doigts atteignent une zone sensible de ma mémoire. Et je continue de me rappeler.
21.
J’ai conservé mon couvre-chef et me voilà penché au-dessus du cadavre. Il n’y a rien à en dire ; c’est un cadavre comme un autre, à une exception près : son visage n’est pas serein, comme s’il rêvait de sa mort et vivait un enfer derrière ses paupières. Un tumulte s’élève. Je me retourne à peine, le reconnais ; il m’invective : « Tu n’as rien à faire ici ! Dégage ! » On essaie de le calmer. Son père, surtout, mais sans le toucher, en lui parlant à voix basse. Quant à sa mère, elle reste en retrait, telle une ombre attentive au drame qu’elle a fomenté. Elle porte un chapeau très noir et de petites lunettes qui ressemblent à des yeux pleins de larmes. Le reste du publique, assis inconfortablement, ne se lève pas pour autant et assiste à l’algarade avec beaucoup d’intérêt. Parce que, bon, la mort, c’est bien un moment, mais la vie continue, et parfois, cela en vaut la peine. « Sors d’ici ! Dégage ! » Sa voix se fêle et il pleure. Les bras de son père le recueillent. Sa mère s’est approchée et lui a glissé un petit mot. D’autres bras l’enlacent, le réconfortent. C’est le chagrin, la douleur, lis-je dans leurs yeux empathiques. J’ignore ce manège ; c’est facile, et me dis que j’ai bien fait de venir. « C’est de ta faute si elle est morte ! »
22.
Je me retourne entièrement. Sa dernière phrase m’électrifie. La fatigue des trois derniers jours de dérive s’efface de mon corps et je me rends compte que j’ai de quoi lui répondre. « À quelles scènes de cette histoire as-tu assistées ? dis-je. Quand as-tu quitté ton siège pour aller visiter les coulisses ? Quand as-tu quitté ton siège pour explorer les planches ? As-tu reconnu les faussetés dans le jeu des acteurs ? (Il ne répond pas, ne comprend-il donc pas ?) Peut-être suis-je responsable de sa mort, peut-être pas, j’apprendrai à vivre avec ces nouvelles probabilités. » L’église est toujours grande et froide quand je la quitte, avant le début de la cérémonie.
23.
Je continue à me gratter. Mes yeux tombent.
24.
Je veux les ramasser. Mais je n’ai plus de main. Je gratte encore. Pourtant.
25.
Alors, je veux crier. Mais je n’ai plus de voix.
26.
Je veux… Mais je suis mort. Enfin, je crois.
Merci à vous. Ah, j'oubliais, n'ayez pas peur d'être dur. *Pas trop non plus* _________________ Koalas Next 4 km
Dernière édition par L'Un Seul le Ven 16 Déc 2011 - 22:47, édité 1 fois | |
| | | Sacrilej 4ème officier
Nombre de messages : 959
Age : 31 Localisation : Las Noches, troisième tour en partant de la droite Date d'inscription : 22/05/2010
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes Ven 16 Déc 2011 - 22:35 | |
| Effectivement, tu n'as pas chômé.
Je ne te ferai pas une véritable correction au sens où on l'entend ailleurs, et me contenterai de livrer quelques impressions.
Tout d'abord : excellent texte. Je doute d'avoir tout compris, mais il n'y a rien à dire quant à la forme et au style - sauf, en pinaillant, à dénoncer quelques phrases trop longues, quelques autres trop lourdes, quelques fautes d'orthographe. Le fond, je ne me prononce pas.
Continuons : le début est agréable à lire, voire même comique - imaginez un squelette encapuchonné vous saluer de la manière la plus civile qui soit et entamer la conversation.
Terminons : la suite... c'est plus délicat. Ca devient noir, oppressant, quasi-psychédélique. Le rythme s'accélère - très bon emploi des phrases courtes. Je relirai ça plus tard pour être sûr d'avoir compris l'histoire, car pour l'heure je ne vois pas précisément ce que vient faire un prêtre ici (délire ?). | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Le Caveau des Turpitudes | |
| |
| | | | Le Caveau des Turpitudes | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |