Tyrion l'herméneute Humain
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| Sujet: Shinsekai Yori Dim 2 Mar 2014 - 19:26 | |
| Shinsekai Yori [From the New World]Synopsis [Animeka] :Dans un village totalement isolé du reste du monde, les hommes sont capables d'utiliser un pouvoir de psychokinésie qu'ils appellent Cantus. Lorsque les enfants commencent à acquérir ce dernier, ils subissent un rituel censé les purifier avant d'être ensuite envoyés dans une école spécialisée. Saki est une jeune fille qui vient de voir sa nouvelle force lui être révélée. Retrouvant ses amis d'enfance dans l'académie, elle essaie de maîtriser ses nouveaux pouvoirs avec eux dans la plus grande insouciance. Cependant, derrière cette douce harmonie qui règne au sein du village, des rumeurs inquiétantes circulent pour être finalement rapidement étouffées par les adultes. Suite à la disparition d'une de leur amie, Saki et ses camarades décident de mener l'enquête afin de la retrouver. Bravant l'interdiction de sortir du village, leurs recherches leur permettent de découvrir une sombre vérité sur l'origine du village que les adultes essaient à tout prix de cacher. Les enfants comprennent alors qu'avoir mis la main sur une telle connaissance aura de lourdes conséquences sur leur avenir… Mon avis : J'ai découvert cet anime sur le tard, et que dire, à part que c'est une grande claque dans la figure et dans le cerveau. Je préviens d'avance, le synopsis ne présage rien de la tournure de cet anime qui renverse nos habitudes de consommateurs d'animes. Déjà le titre. Le premier épisode s'ouvre sur une sorte de flash-back : des enfants massacrants des adultes avec des pouvoirs psy à notre époque. Ellipse de...1000ans... Oui, SY nous prend au dépourvu. Partant d'une intro particulièrement gore, on est plongé sans préavis dans la vie quotidienne de 5 enfants milles ans plus tard, dans ce qui ressemble à un village traditionnel japonais, avec ses coutumes, ses mythes, et ses habitants dôtés de pouvoirs télékinétiques, le Cantus. Si le début peut paraitre un peu long (trois quatre épisodes avant que l'intrigue se lance vraiment), celui-ci nous plonge dans une ambiance étrange. Rarement depuis Evangélion je n'avais ressenti un tel malaise permanent devant cet anime. Que ce soit les rapports adultes/enfants, enfants/enfants, entre humains et Extraneratus (ou Bakenezumis selon la traduction, une espèce mi homme mi...je sais pas quoi, apparemment taupe chauve selon l'anime, mais ils ressemblent pas à grands choses...vénérant les humains comme des Dieux et soumis à leur toute puissance), ou même les mythes et les rumeurs qui circulent dans le village au fil des disparitions, on passe 25 épisodes avec un malaise constant. L'anime a quelques passages gores, soit, mais ça à la limite, on a vu pire. Non, c'est un mal être indescriptible qui se construits à partir de 3 axes : -Une histoire sombre d'une humanité perdue qui vient frapper de plein fouet nos jeunes héros -Un village aux allures d'utopie mais où le contrôle implicite et explicite (par le biais de l'école, des mythes et des traditions) qu'exercent les adultes sur les enfants est juste terrifiant (et encore, je ne vous parle pas des relations "obligées" entre adolescents) -L'ensemble de l'histoire concernant les extraneratus (où on est dans le sentiment des héros entre la répulsion et la fascination) L'anime est dans l'ensemble assez beau, où le lyrisme côtoie les explosions de violences. La bande son permet de se plonger dans cette ambiance si particulière (et difficilement descriptible). Juste pour finir, réservé pour ceux qui ont vu l'anime : - Spoiler:
Pour revenir au malaise permanent que l'on ressent en regardant l'anime, une bonne partie vient du renversement des perceptives, qui se concentre sur le personnage de Porcelet/Yakomaru. Quand on y réfléchit, on trouve souvent le schéma classique du héros dont le quotidien va être perturbé par un élément étranger qui va lui révéler une partie cacher du monde, et bousculer son point de vue. Les héros sont bien nos enfants que nous suivront jusqu'à leurs 26 ans, mais ils sont l'élément extérieur qui va perturber le monde de Porcelet. Celui-ci prend conscience à la fois de la faiblesse et de la toute puissance de ses maîtres, découvre par la lecture la vérité de ce monde, devient un révolutionnaire et réformateur prêt à tout pour libérer son peuple. Le dernier arc sur la révolte extraneratus est un modèle du genre car on est pris dans l'horreur d'une guerre sans pitié. On commence à haïr ces sales bestioles, particulièrement à travers le fait que l'on suit le point de vue humain de Saki. Mais quand on y réfléchit, la guerre de Porcelet est parfaitement légitime, et comme toute révolution, c'est sale, c'est sanglant, mais on voit une espèce prêt à tout pour se libérer de son esclavages. D'où un épisode final juste tétanisant pour le spectateur qui se rend finalement compte que l'anime, par un jeu de miroir déformant, finit par nous faire regretter ce que l'on a ressenti avant, et on se demande presque si l'on aurait pas préféré que les extraneratus triomphent. Difficile de ne pas avoir la boule au ventre devant la fin d'un personnage que l'on a tant haït pour finalement légitimer son point de vue...
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