Manga seinen écrit et illustré par Kohske, publié dans le Monthly Comic@Bunch (Btooom!, Gunka no Baltzar...) depuis 2011.
Synopsis (Glénat) :
Ergastulum est un nid de crapules où s’affairent mafieux, criminels, policiers corrompus et prostituées. Nicolas Brown, mercenaire sourd, et Warwick Arcangelo, gigolo finaud, y œuvrent comme hommes à tout faire, acceptant des petits boulots sales pour le compte de divers clients. Lorsque leur route croise celle d’Alex, une belle prostituée, leurs habitudes s’effritent peu à peu et de douloureux souvenirs refont surface… Car en ce monde, il existe une race mutante de surhommes appelés “crépusculaires” et Nick est l’un d’entre eux ! Je crois que ce n'est un secret pour personne, j'adore les manga du type
Dogs : Bullet & Carnage,
Black Lagoon,
Jormungand où des personnages un peu malades des boyaux de la tête se battent à mort dans un univers sombre et pourri jusqu'à la moelle. C'est violent, souvent vulgaire, mais pas aussi abrutissant qu'on est amené à le penser au premier abord. Lorsque Glénat a acquis le titre en début d'année et a commencé à faire sa comm' autour, j'ai tout de suite été attiré par l'allure du premier tome. Tous les éléments que j'apprécie semblaient être réunis et donc j'ai fini... Par ne pas l'acheter à sa sortie.
Me demandez pas pourquoi, je sais pas.
Ayant bénéficié de nombreux retours positifs depuis, j'ai donc rattrapé mon erreur.
Gangsta nous plonge au cœur d'une histoire centrée autour de 3 protagonistes aux passés plutôt lourds. Dès le premier chapitre on ne perd pas de temps, on est confronté au quotidien d'Alex, une belle jeune femme incapable de se débarrasser du joug de son proxénète. Elle finira sauvée par Warwick et Nicolas lors d'un concours de circonstances, et se mettra à partager leur quotidien de mésaventures. Et tout comme Alex, le lecteur se retrouvera rapidement plongée dans le petit monde d'Ergastulum, ville qui renferme ceux que l'on appelle les "crépusculaires", ou encore "indexés".
Crépusculaire est le nom donné aux enfants et aux descendants de ceux qui ont utilisé le cerebrum, une drogue qui fut utilisée pendant la guerre pour décupler les capacités physiques de ses utilisateurs. Seulement, comme toute bonne drogue qui se doit, elle possède des propriétés addictives et toxiques si consommée à fortes doses et/ou à répétition. Aujourd'hui les crépusculaires prennent du cerebrum dans le but de se maintenir en vie et d'atténuer la douleur, la dose doit être contrôlée sous peine d'apparition de sérieux effets secondaires.
Vous l'aurez certainement compris, les indexés ne sont pas des humains normaux, le cerebrum booste leurs puissance et leur agilité, ce qui amènera forcément à des affrontement au sein de la ville.
Les crépusculaires sont rejetés de la société et forcés de vivre dans l'enceinte d'Ergastulum, trois règles de vie leur ont été imposé : ne pas blesser d'humains, obéir aux humains, et la possibilité de se défendre si la situation ne rentre pas en conflit avec les deux premières règles. La ville est elle-même régie par quatre clans : les familles Corsica, Monroe, Cristiano et la guilde Paulklee (à côté de ça il y a quand même les flics, mais bon, ils sont plus là pour faire joli qu'autre chose). Certains défendent les droits des crépusculaires, d'autres non. Tout ce setting n'est donc pas sans rappeler la Roanapura de Black Lagoon.
Si le terme "crépusculaire" se réfère à leur état de toxicomanes, celui d'"indexé" renvoit au fait que ces personnes soient listées et surveillées par le gouvernement via un médaillon qu'ils portent constamment sur eux. Le médaillon décline leur identité (nom, prénom, date de naissance, etc) et leur rang au sein de leurs semblables : une lettre S/A/B/C/D et un chiffre 0/1/2/3/4/5 leur sont attribués. Le rang D/5 est le plus bas, S/0 le plus élevé; ils sont censés refléter la puissance du crépusculaire, plutôt utile si on veut intimider l'ennemi et plutôt cool pour le lecteur de savoir à qui il a à faire ("Ouaaiiis XXX est un gros roxxor !"
).
Je blablate, je blablate, vous devez avoir l'impression que je suis sur le point de vous divulguer toute l'histoire... Et vous n'avez totalement pas tort ! Si le manga possède un univers accrocheur, des personnages attachants, des combats sanglants, le tout servi par un coup de crayon vraiment top, la narration est clairement le plus gros défaut de l’œuvre. Vous voyez tout ce que je viens de vous raconter ? Pas la moitié n'est présente dans le premier tome. Alors que tout ce que je viens d'écrire, c'est la BASE pour la compréhension du récit. L'auteure nous jette dans son univers effréné mais ne nous donne pas les moyens de souffler 2 minutes pour comprendre ce qu'il se passe. Tous les termes sont balancés au travers du premier volume sans aucune explication, tous les éléments utiles à la compréhension de la série sont étalés sur les 3 ou 4 premiers tomes, c'est beaucoup trop et je sais que ça peut rebuter un certain nombre de potentiels lecteurs. Voilà pourquoi je me suis décarcassée pour vous (et heureusement je ne vous ai pas tout dit), maintenant faites moi plaisir et allez acheter les 6 volumes parus à ce jour ! Le ton de l'histoire est relativement sombre, les personnages ne sont à l'abri de rien et l'histoire réserve de bonnes surprises, les fans de Black Lagoon et autres séries du genre peuvent se ruer dessus !
En France le manga est disponible chez Glénat qui livre une très belle édition.
Au Japon il existe une préquelle intitulée
Postman et un spin-off intitulé
Gangsta:Cursed. EP_Marco Adriano (cette fois-ci dessiné par Shuuhei Kamo, l'assistant en chef de la mangaka). Comme son nom l'indique l'histoire de ce dernier est centré autour du personnage de Marco Adriano de la famille Cristiano.
Une adaptation animée est prévue pour Juillet 2015. La production de l'animation sera confiée au studio Manglobe, la série sera réalisée par Shukou Murase (Ergo Proxy, Witch Hunter Robin) et supervisée par Koichi Hatsumi. On retrouvera également Youichi Ueda au chara-design (Hayate no Gotoku! Cuties...), Shinichi Inotsume à la composition de la série (Akatsuki no Yona, Sket Dance, Hayate no Gotoku!...) et Tsutchie à la musique (Samurai Shamploo).
En résumé : le staff est bon, le studio ne l'est pas. On va quand même essayer d'y croire mais je ne cache pas une certaine déception.
Les couvertures des tomes parus jusqu'à présent :
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