Les infiltrés vs Infernal Affairs.
Après avoir enfin récupérer le net, vu que le sujet ne semble pas passionner les foules par ici, je me fais un devoir de faire vivre mon thread jusqu’à ce qu’il puisse tranquillement déployer ses ailes.
Vu la discussion animée que le sujet a déjà entraîné sur le topic les infiltrés, je pourrais la jouer soft et consensuel, mais bon ce n’est pas comme ça que j’envisage les choses. Bref.
Bon, pour les derniers au fond de la classe qui dorment près du radiateur, je m’en vais préciser le point qui dérange pour certains, le fait que « Les infiltrés » est un remake du film HK Infernal Affairs premier du nom réalisé par.
Le premier problème qui se pose à mes yeux vis-à-vis de vous, lecteurs, est le fait que le remake en question est signé par Monsieur M. Scorsese, l’un des réalisateurs que j’adule, auquel je voue un culte pour l’ensemble de sa filmo. Pour être honnête je n’ai vu « Les infiltrés » que récemment, j’avais beaucoup aimé IA épisode 1 et je ne voyais pas l’intérêt d’un remake (je vois rarement l’intérêt d’un remake). Mais bon c’était oublié que Scorsese est peut être l’un des plus grand génies de notre siècle.
Le deuxième problème vient du fait que IA est en réalité une trilogie (qui aurait du rester une bi(duo)logie) et que « Les infiltrés » ne reprend la trame que du premier épisode. Comparé le premier épisode de IA aux infiltrés fait pencher la balance clairement la faveur dans le sens du remake à mon sens (je reviendrai dessus). Par contre prendre les 2 premiers épisodes de IA vs Les infiltrés rééquilibrent beaucoup les forces en présence.
ATTENTION LA SUITE CONTIENT DES SPOILS.
D’abord un léger synopsis des 2 films : un flic est infiltré dans la mafia (HK/irlandaise de Boston) alors que pendant ce temps là un mafieux est infiltré dans la police de Boston. Le film peut se résumer GROSSIEREMENT par la course poursuite entre ses deux individus, pour faire TRES COURT.
Il y a peu de différence au final entre la trame de IA et LI. Néanmoins certaines différences sont notables et parfois on peut légitiment se poser la question de leur bien fondé dans le remake du cinéaste américain :
- la première qui me saute aux yeux est le fait que la petite amie du faux flic et la psy du faux gangster ne se révèle être qu’une et même personne dans le remake avec tous les sous entendus que ça créent (par exemple que le faux flic est impuissant) putain là je dis NON, BORDEL DE MERDE. Le faux flic doit être un putain de mec sur de lui, intelligent et même machiavélique (vu qu’il va doubler son boss). Il ne peut pas être impuissant.
- La seconde importante, la fin du remake, qui ressemble vite faite à une happy-ending demandée à Scorsese par son studio histoire de plaire aux américains décérébrés et qui fait tomber à plat l’amoralité de la fin du film version HK (on est bien d’accord qu’il y a eu plusieurs fin tournés, néanmoins la fin officielle est bien celle de la mort du vrai flic et le faux flic qui s’en tire).
Si on peut douter de certaines options prises par Scorsese, il n’en reste pas moins que le reste de l’œuvre transposé dans l’univers mafieux bostonien est une vraie réussite, je vous invite d’ailleurs si vous avez la version collector du dvd de regarder le bonus sur « La pègre de Boston » qui est très intéressant (quoique un peu décevant). Les acteurs, DiCaprio, Walberg, Nicholson, sont juste exceptionnels, mention spéciale pour chacun d’eux. DiCaprio en flic paumé, seul, vulnérable qui étale toute sa palette d’acteur (et dieu sait que je pouvais pas l’encadrer). Walberg, l’homme qui dit une insulte toutes les secondes, énorme (le seul point noir sa coupe). Nicholson : FABULEUX, ce mec est un putain de GENIE. Seul bémol et de taille, Matt Damon, que par ailleurs j’aime beaucoup, mais qui me déçoit dans ce film.
Le film de Scorsese, comme tous ses films, est empreint d’une violence véritablement viscérale, un truc qui vous prend aux tripes et vous les retourne, Avec Scorsese on descend dans le milieu de la pègre bostonienne crasse. Avec son chef complètement azimuté, capable de tuer sans réelle raison. Un milieu sans repère, dans le quel on ne peut compter sur personne et où DiCaprio erre. Alors qu’il voulait devenir un bon flic, il se voit obliger de faire et de côtoyer tout ce qu’il a toujours haii. Sujet aux crises de panique il deviendra rapidement un toxicomane dont on comprend rapidement qu’il ne s’en sortira pas. De l’autre coté le flic machiavélique que aurait du être Damon, gravir les échelons à vitesse grand V éliminer les ennemis de son patron pour finir par le doubler comme un fin limier qu’il est.
A l’opposé le film HK est un film très « superficiel » , beaucoup plus beau, mais beaucoup plus plat et sans saveur. Les acteurs y sont bons mais c’est l’ensemble qui ne prend pas aussi bien que dans LI. L’esthétique léchée du film lui porte préjudice à mon sens. Mais le deuxième épisode, IA II vient vraiment sauver cet épisode en donnant une profondeur aux personnages du I qu’il n’avait pas et rend le tout juste jouissif.
AU FINAL :
Matez les deux. Enfin les 3.