Dieu *Modo Traductueur*
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Localisation : Sylas hasst, beherrscht, zerstört, besiegt, besteht ! Date d'inscription : 18/12/2005
| Sujet: Cioran [Philosophie] Jeu 23 Oct 2008 - 12:58 | |
| Emil Cioran ( 1911 -1995 ) est un philosophe Roumain venu s'installer en France en 1937. Ayant développé très jeune une vision très noire du monde qui l'entoure, il publie à 22 ans son premier ouvrage " Sur les cimes du désespoir" ; après deux années de formation à Berlin, il rentre en Roumanie, où il devient professeur de philosophie. Il y fréquentera en 1936-1937 des membres d'un mouvement fasciste. Il quittera la Roumanie pour venir s'installer en france en 1937 et abandonne toute idéologie. Il écrira désormais en français. Fortement influencé par le courant nihiliste (Schopenhauer, Spengler, Nietzsche...), il entrependra alors de détruire toute idéologie au travers de ses ouvrages, essentiellement composé d'aphorisme souvent empreint d'humour et d'ascétisme. Il vivra assez pauvrement à Paris, entouré par des auteurs tels Eugène Ionesco, Samuel Beckett (...) et il bâtira une oeuvre pleine d'ironie et apocalyptique, empreinte du sceau du pessimisme, du scepticisme et de la désillusion. Bibliographie : - Spoiler:
Les cinq premiers titres parurent initialement en roumain : Sur les cimes du désespoir (1934) Le Livre des leurres Transfiguration de la Roumanie (1936) Des larmes et des saints (1937) Le Crépuscule des pensées Bréviaire des vaincus Précis de décomposition (1949) Syllogismes de l'amertume (1952) La Tentation d'exister (1956) Histoire et Utopie (1960) La Chute dans le temps (1964) Le Mauvais Démiurge (1969) Valéry face à ses idoles (1970) De l'inconvénient d'être né (1973) Essai sur la pensée réactionnaire. À propos de Joseph de Maistre (1977), Fata Morgana (d'abord publié comme préface d'un recueil de textes de Joseph de Maistre en 1957 aux éditions du Rocher) Écartèlement (1979) Ébauches de vertige (1979) Exercices d'admiration (1986) Aveux et Anathèmes (1987) L'Ami lointain : Paris, Bucarest (1991) Entretiens (1995)
Ses oeuvres exposent donc une philosophie nihiliste, où il y fait état de son dégout pour l'être humain, de son scepticisme quand à celui-ci. D'un ton mordant, ironique, Cioran s'occupe de tout les aspects de notre société : religion, nature humaine, politique ... Se contrariant lui-même dans ses oeuvres, propre de la pensée philosophique, il le fait également dans sa vie de tous les jours. Il déclare avoir passé sa vie à recommander le suicide par écrit, et à le déconseiller par oral, car dans le premier cas cela relève du monde des idées, alors que dans le second il a en face de lui un être de chair et de sang. L'on peut également relever cette opposition dans ses discours concernant la maladie, celle-ci étant le premier pas pour lui vers un début de sagesse : le plus sot des malades, du fait de son état, est tenu à un minimum de réflexion. Tout en montrant une nostalgie de la « grande santé », de ces forces vitales que le développement du savoir n'a pas encore paralysées. Suite à ses réflexions, on lui posa la question : pourquoi ne se tue-t-il pas ? Sa réponse «Sans l'idée du suicide, je me serais tué depuis toujours.» tout en étant paradoxale exprime son opinion à ce sujet, le suicide étant la seule décision qu'un homme peut prendre librement, où il décide seul de son sort. Ainsi, selon lui, le fait de savoir que l'on peut se suicider redonne espoir à l'homme : on se tue quand on ne peut plus vivre - et si l'on peut vivre encore, c'est toujours l'idée du suicide qui vous soutient : l'idée qu'au milieu de tant de boue, cette issue-là, au moins, peut vous appartenir. Citations : - Spoiler:
http://fr.wikiquote.org/wiki/Emil_Cioran http://www.gilles-jobin.org/citations/index.php?au=1 - Citation :
- Ma mission est de tuer le temps
et la sienne, de me tuer à son tour. On est tout à fait à l'aise entre assassins. On peut donner pour certains que le XXIème siècle, autrement avancé que le nôtre, regardera Hitler et Staline comme des enfants de choeur. Dès qu'on sort dans la rue, à la vue des gens, "extermination" est le premier mot qui vient à l'esprit. Serf, ce peuple bâtissait des cathédrales ; émancipé, il ne construit que des horreurs ! Plus on vit, moins il semble utile d'avoir vécu. L'homme est le cancer de la terre. Je crois au salut de l'humanité, à l'avenir du cyanure. Si Noé avait eu le don de lire l'avenir, il n'est point douteux qu'il se fût sabordé.
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