Mägo de Oz
Un bienheureux jour de 1988, un jeune batteur se vit confronté à la décision de sa vie : continuer sa brillante carrière sportive dans le club de foot indoor du Real Madrid, ou quitter ce statut pour se consacrer pleinement à son groupe, Mägo de Oz. Heureusement pour le monde de la musique, il choisit la seconde option. Ce n’était que le début du long et tortueux chemin de briques jaunes (comme il adore le décrire) qui emmènerait ce groupe au sommet du rock en Espagne et en Amérique du sud.
Note : Ceci est un article écrit intégralement par môa tout seul, sur mon groupe favori, bien loin devant n’importe lequel autre ; article qui languissait depuis un bon bout de temps dans ce qui me sert de cerveau avant que je me décide à le poster. Ils sont très peu connus outre-Pyrénées, mais j’espère que cette maigre introduction vous incitera à les découvrir, à les aimer, voire à les haïr peut-être (c’est pas le but, mais tout peut arriver…).
Mägo de Oz, c’est quoi au juste ?C’est une espèce de mélange entre du hard rock, du heavy metal, du rock symphonique et de la musique celtique, sans être exactement à proprement parler du folk metal. Leur son est donc tantôt bourrin, tantôt mélodique, tantôt virant à la joyeuse déconne, mais toujours envoûtant, donnant les fourmis dans les jambes et une irrésistible envie de sauter et d’hurler leurs refrains à l’imprudent qui les écoute. (du moins, ils ont cet effet-là sur moi
) Mais la meilleure façon de se faire une idée, c’est encore de les écouter à fond !
Leurs paroles sont par ailleurs vraiment travaillées, de la poésie la plus dramatique aux conneries les plus fendardes. Bon évidemment, elles sont en espagnol, alors si vous n’êtes pas hispanophones, vous ne capterez rien, ce qui est logique. Mais ce n’est pas trop grave, vu que la musique, elle, n’a qu’une seule langue que tout le monde comprend (encore heureux^^). Et si d’aventure le groupe vous plaisait au point de vouloir savoir ce qu’ils racontent, votre humble serviteur se fera une joie de traduire.
‘Ptite Biographie Le batteur cité plus haut (répondant au doux nom de Txus Di Fellatio) va donc réunir une bande de potes, parmi lesquels se trouveront, après moult changements, deux gratteurs (Chema et Carlitos), un bassiste (Salva), un chanteur avec une profonde voix bien rocailleuse (Juanma) et un violoniste qui se tapera l’incruste dans le groupe jusqu'à nos jours (Carlos, dit « Mohamed »). Ils produiront un premier disque en 1994, « Mägo de Oz », avec lequel ils vont royalement se planter : l’album n’est pas très bien accueilli, et de nombreux changements surviennent dans la bande. Chema laissera sa place à Frank, et Juanma fera place à José, qui deviendra le chanteur indiscutable, la voix définitive du groupe.
Ils n’abandonnent pas et lancent un deuxième album en 1996, « Jesús de Chamberí » : une opéra rock qui narre le retour du christ sur terre, dans un petit quartier de Madrid, et qui est une critique salace des structures de la religion chrétienne (qui d’ailleurs en prend souvent plein la figure avec eux). Et là, c’est le boom : le succès est foudroyant, et les concerts s’enchaînent dans toute l’Espagne.
Depuis lors, Mägo de Oz n’a plus arrêté de grimper. Le groupe s’est progressivement agrandi, et les albums à succès se sont enchaînés jusqu’à aujourd’hui. Ils sont de loin le groupe de rock espagnol actif le plus célèbre, sont assez connus aux USA et sont vénérés presque comme des dieux en Amérique du sud (aucune exagération, c’est un truc de malades). Mais curieusement, ils ne se sont jamais vraiment produits autre part, et c’est bien dommage :(
Discographie- Après les albums déjà cités (« Mägo de Oz » et « Jesús de Chamberí »), vient « La leyenda de la Mancha », en 1998, où le groupe reproduit sur partitions la quête particulière de Don Quijote (ou Don Quichotte, comme disent les frenchies
).
- « La Bruja » (1997), mini-album où ils remasterisent 5 chansons de leur premier jet infructueux.
- « Finisterra » (2000) : pour beaucoup leur meilleur album, narrant l’histoire d’un futur lointain assez sordide. Du pur Mägo de Oz dans toute leur splendeur.
- « Folktergeist » (2002), premier album live.
- « Gaia » (2003), album légèrement plus mélodique, ode à la nature et à l’environnement, et première partie d’une trilogie.
- « Belfast » (2004) : Album de reprises, allant de Deep Purple jusqu’à Boney M, le tout à leur propre sauce, en incluant aussi quelques versions alternatives de leurs propres chansons.
- « Madrid las Ventas » (2005), deuxième album live.
- « Gaia II : La Voz Dormida » (2005) : deuxième partie de la trilogie Gaia, relatant la vie en Espagne du temps de l’inquisition. Un son plus dur, plus agressif et bourrin qu’a l’accoutumée : le plus vendu de tous leurs albums.
- « La ciudad de los Arboles » (2007) : dernier album en date, où ils récupèrent l’esprit fêtard un peu perdu dans Gaia II. Un délice en attendant la fin de la trilogie Gaia, prévue prochainement…
Mägo de Oz en concertJ’ai eu la chance de voir un de leurs concerts, lors de la tournée de Gaia : ça vous fiche une sacrée claque.
Autant le groupe est génial en album, autant en live… c’est un truc à voir absolument. L’ambiance est impressionnante, le groupe arrivant à une communion dingue avec le public. On n’entendait d’ailleurs presque jamais la différence entre la voix du chanteur et celle du public, tant ils (enfin nous, j’y étais^^) chantaient à l’unisson. Mägo de Oz attache d’ailleurs une importance capitale à la mise en scène et aux effets spéciaux : la scène que j’ai eu l’occasion de voir était un bateau pirate sur lequel on avait installé les instruments, et des canons tiraient régulièrement un bon coup de semonce ou deux. Un seul bémol est venu ternir la soirée : l’asperge, la foutue asperge qui ne manque à aucun concert, le type de 2m10 qui curieusement, semble prendre un malin plaisir a vous emmerder vous, et juste vous, en se mettant juste devant. Heureusement, en jouant un peu des coudes, j’ai su finalement me glisser devant, et voir autre chose que le dos de son t-shirt, c’est-à-dire la performance d’un groupe que je vénère.
Résultat : à force de hurler et de sauter sans arrêt pendant presque toute une nuit, le lendemain était pas très jouasse, évidemment. Mais la sensation du fan ému, comblé, valait tous les sacrifices.
En gros : c’est de la balle, allez voir !
Membres actuels du groupeTxus : Batterie
José : Chant
Patricia : Chant et chœurs
« Mohamed » : Violon
Carlitos : Guitare
Frank : Guitare
Jorge : Guitare
« Peri » : Basse
« Kiskilla » : Claviers
Fernando : un paquet d’instruments a vent
Chansons recommandéesPour vous faire une idée, voici quelques chansons que je recommande au néophyte ès Mägo de Oz. Je voulais mettre des liens radioblog, mais le site est fermé, nous le savons tous (tudjuu de loi à la con !).
Satania (Finisterra)
Diabulus in musica (Gaia II)
Alma (version orquestal) (Belfast)
T’esnucaré contra’l bide (La bruja)
Czardas (Jesús de Chamberí)
Runa llena (instrumental) (La ciudad de los árboles)
Aquelarre (Gaia II)
Hasta que tu muerte nos separe (Jesús de Chamberí)
Fiesta pagana (Finisterra)
La venganza de Gaia (Gaia)
Astaroth (Finisterra)
La santa compaña (Finisterra)
El señor de los gramillos (Finisterra)
El árbol de la noche triste (Gaia)
Jesús de Chamberí (Jesús de Chamberí)
El Santo Grial (La leyenda de la Mancha)
La ciudad de los árboles (La ciudad de los árboles)
El paseo de los tristes (Gaia II)
La conquista (Gaia)
Maritornes (Folktergeist)
J’espère vous avoir fait découvert un bon groupe, que vous apprécierez
Je n’ai pas trop d’avis de personnes non espagnoles, donc savoir ce que vous en pensez me ferait énormément plaisir (même si z’aimez pas)! Après, je serai évidemment ravi de discuter avec vous là-dessus, même si je ne serai pas très objectif : pour moi, c’est les meilleurs et pis c’est tout.
Comme dirait Txus,
we must be over the rainbow !