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 Les sauveurs : roman d'héroic fantasy

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AuteurMessage
Blackphénix33
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Les sauveurs : roman d'héroic fantasy Empty
MessageSujet: Les sauveurs : roman d'héroic fantasy   Les sauveurs : roman d'héroic fantasy Icon_minitimeSam 4 Sep 2010 - 11:07

Voilà je me permets de vous présenter les deux premiers chapitre du premier tome d'une pentalogie, faites vos commentaires, armez vos critiques, vous pouvez tout me dire, et même me descendre si ça ne vous plait pas, et que c'est constructif, bye^^

Les Sauveurs : Les cicatrices du passé




Remerciements :
J’ai donné vie aux Sauveurs voilà quinze longues années. Mais voilà deux ans seulement que j’ai songé à leur édifier un glorieux passé pour mieux expliquer qui ils sont et ce qu’ils sont. Leur réussite est l’aboutissement des efforts de nombreux acteurs, des amis, des proches, des membres de ma famille, des étudiants et des enseignants… J’aimerais remercier mes meilleurs amis qui se reconnaîtront volontiers, Fred, un excellent maître d’arts martiaux, Christophe, un ami étonnant, Philippe, un ami d’enfance unique, Jean-Claude, un artiste exceptionnel à qui je dois tous les dessins ici présents. Je pourrais raconter des milliers d’anecdotes concernant mon œuvre et les liens qu’il y a en rapport avec eux et d’autres personnes, mais là n’est pas vraiment mon propos. Les Sauveurs : c’est avant tout un plaidoyer pour notre merveilleuse planète dont le salut viendra de l’interculturalité et le métissage et non d’un seul héros. Car chers lecteurs quand nous échangeons des présents, chacun repart avec un présent, mais lorsque nous partageons des idées, nous repartons avec plusieurs idées. J’ai énormément lu d’ouvrages ces dernières années, et je suis arrivé à la conclusion évidente, la littérature n’a plus besoin d’un seul héros, l’éternel élu, mais de héros, les héros du peuple et de l’humanité, les héros de demain, ce qu’ont été, ce que sont et seront les Sauveurs.
Les Sauveurs ne sont pas de simples gens, mais ils symbolisent l’âme des hommes, des femmes, des enfants, vous et moi, tout cela compris, et sont bien plus que les protagonistes d’une saga, mais cela, c’est à vous de le découvrir, non ? Beaucoup d’idées me tenaient à cœur ici, et cette pentalogie me permet de les poser pas à pas. J’aimerais aussi remercier quelques forumers pour leurs conseils avisés, car la toile fut le premier lieu qui m’a permis de réaliser combien de gens écrivaient et embrassaient le rêve d’être édité, et parmi eux de jeunes prodiges, dont je n’avais pas la moitié de leur talent au même âge. Je leur rends hommage et les encourage à persévérer, à poursuivre leurs efforts. Les Sauveurs, c’est au final comme un rêve d’enfant, une histoire sans fin dans laquelle brille une infinité d’histoires, semblable au récit de l’humanité.
Enfin, j’aimerais remercier mes formidables personnages sans qui toute cette histoire n’aurait pas eu le charme escompté, ces personnages que j’ai malmené (surtout dés le tome un^^), c’est vous et moi, bravant d’innombrables dangers pour triompher en ne gardant en tête qu’un seul adage dans l’adversité, NE JAMAIS ABANDONNER !

Blackphénix

Prologue :

1. Au commencement était Ombre, seigneur des mots et des maux, des êtres et des lettres, ainsi que des nombres. Il était haut dans le ciel, un gigantesque aigle noir bicéphale. Tout-Puissant, ses ailes recouvraient tout l’univers et ses yeux qui crépitaient dans la pénombre, comme d’incommensurables pépites d’or, étaient aussi gros que les grands soleils. Il pouvait tout voir. Tout commença en lui, tout commença par lui. Source de toute vie, il était la lumière des hommes. Il fit tomber une de ses têtes et enfanta la nuit. Versant une larme, il engendra Lune, océans, mers, rivières et lacs. Soufflant, le vent naquit. Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui.
2. Garant de la paix, il portait aussi l’épée. Il est à la fois le Père et la Mère, le pair et la mer. Seigneur luit, saigneur l’huis, tout va et viens par lui. Rut animal, il est l’ami naturel !
3. Il était l’ordre et chacune de ses plumes éternelles, ses fidèles anges. Sa lumière brille dans les ténèbres, et ses ténèbres drapent tout éclat. Il y eut un élu, fils d’Ombre : son nom fut Icare, et d’autres suivirent.
4. Il vint au monde pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
5. Il n’était pas la lumière, mais de lui rayonnait la lumière.
6. Cette lumière était l’authentique lumière, qui, en venant au monde, éclaira tous les hommes.
7. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point reconnue.
8. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants d’Ombre,
9. lesquels sont nés non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais d’Ombre lui-même.
10. Et la lumière devint chair, habitant en nous, pleine de grâce et de sérénité ; et nous avons contemplé sa gloire, un rayonnement comme le rayonnement du Fils unique venu du ciel qui se brûla les ailes pour l’amour de ses frères.
11. Des successeurs prestigieux lui rendirent témoignage, et se sont écriés : C’est celui dont nous avons hérité : il est né avant nous, mais renaîtra toujours et encore après nous. Tel est l’éternel, les terres nées ailes…
12. Et nous avons tous reçu de sa félicité, mais parmi nos semblables un premier fut qui bascula dans l’ombre et devint le premier déchu, et père d’une longue lignée inique. L’antique serpent, le grand dragon rouge, son nom Seth, résonna comme un défi à la lumière. Tu es le premier à t’être opposé à Ombre, inoculant des paroles venimeuses, évoquant des crochets éternels. Elles resteront gravées à jamais.
13. Ah ! comme tu es tombé du ciel, toi, brillant, fils de l’aurore ! Comme tu as été abattu à terre, toi qui affaiblissais les nations ! Quant à toi, tu as dit dans ton cœur : Je monterai aux cieux. Au-dessus des étoiles d’Ombre j’élèverai mon trône, je me rendrai semblable au Très-Haut.
14. Pour restaurer l’or perdu, j’ai envoyé parmi vous dix de mes meilleurs fils, éternels esprits guerriers, lorsque le froid étend son emprise, ils viendront vous aider, ainsi sont les grands-Ases. Accueillez les Esprits tutélaires, les Thérianthropes, comme vos héros !

Chapitre 1 : Asgard
TOI, NOTRE PÈRE HODIN

Le vent d’hiver s’élance, audacieux et fort,
Ainsi que les Ases, en leur nobles colères.
La tempête a soufflé sur les pins séculaires
Et les flots ont bondi… Venez, mes guerriers du Nord !

Vos yeux ont le reflet des lames boréales,
Les abîmes vous sont de faciles chemins,
Et vous êtes grands et sveltes comme les pins,
O maîtres des cieux froids et des races loyales !

Mes guerriers du Nord, hardis et blonds, réveillez-vous
De votre long sommeil dans les neiges hautaines,
Et faites retentir vos appels sur les plaines
Où se prolonge au soir le hurlement des loups.

Venez, mes guerriers du Nord aux faces aguerries,
Toi, notre père Hodin, toi dont les cheveux d’or,
Freya, sont pleins d’odeurs, et toi, valeureux Thor,
Toi, Frey volontaire, et vous, mes Valkyries !

Ecoutez-moi, mes guerriers, pareils aux clairs matins :
Je suis le témoin de pensées vénérables,
De ceux qui vous louaient, debout auprès des tables
Où les héros buvaient l’hydromel des festins.
Venez, mes guerriers puissants, car notre hiver est proche,
Nous allons rire avec les joyeux ouragans,
Nous abattrons le chêne épargné par les ans,
Et les monts trembleront jusqu’en leur cœur de roche !

Nous poserons nos pieds triomphants sur les mers,
Et nous nous réjouirons de la danse des vagues ;
Pour nous s’animeront les brumes, formes vagues,
Et pour nous nous brilleront les sillons de l’éclair.

Les mouettes crieront vers nous et vers l’otage
Que nous apporterons dans le creux de nos mains…
Or voici qu’on entend les combats surhumains
Et le cri des vaincus sur le blême rivage.

Voici, mes guerriers, que vous riez comme autrefois
Et que l’aigle tournoie au-dessus de son aire.
Nous avons déchaîné la meute du tonnerre,
Et les falaises ont reconnu notre voix.

La terre écoutera nos farouches musiques,
Et les cieux révoltés ploieront sous notre effort…
Venez à moi qui vous attends, mes guerriers du Nord !
Je suis le témoin de vos vies héroïques…




Au dessus de Midgard, dans les terres du Nord, là ou le vent ne cessait de hurler comme un loup famélique, s’élevait la fière cité de Nod, antique capitale du Grand Nord. La citadelle azurée scintillait comme un saphir serti dans une couronne de glace. C’est ici que naquirent les premiers Ases et leur aîné, Kylian. Ceinte de hautes montagnes enneigées crénelées, et de grandes plaines immaculées, au cœur du continent, Nod vit le règne du plus grand souverain du monde, Hodin. Sous sa statue monumentale érigée dans le temple de Valinor, criante de réalisme, tout comme celle d’Ombre, furent gravés les exploits de ce roi de légende, dont il ne restait plus aujourd’hui qu’un héritage, deux armes fabuleuses, une épée croc de dragon, Mjöllnir et sa masse d’or éponyme. Nod était une grande cité guerrière, les Ases y détenaient tous de remarquables montures lactescentes, de grands chevaux à huit pattes à robe grise claire qui n’avaient rien à envier à nos plus beaux percherons français. Et il n’était pas rare de les voir parader avec. Immenses, massifs, les épaules très musclées, un dos court, une croupe sculpturale, chaque destrier était orné d’une scelle resplendissante différente.

C’est dans cette contrée rude et verglacée que naquit la saga des Thérianthropes, plus connus comme les Ases, des hommes capables de se changer en animaux. Ils obtenaient ainsi de grands pouvoirs et faisaient régner l’ordre et la paix, dans le but de protéger les opprimés. Même si le froid frappait sans répit de sa morsure impitoyable toutes les régions, le roi des astres, lui, brillait de mille feux. Le roi Hodin lui-même comptait parmi ces êtres vénérés. Il fut le seul capable en des temps difficiles à mettre fin à l’existence du cruel Loki, un puissant dragon de glace. Mais ce combat lui coûta la vie de son fidèle compagnon Kylian, et de son cheval Sleipnir. Il lui valut aussi le sacrifice de sa lance magique unique, Gungir, avec laquelle on disait qu’il pouvait conjurer la foudre et pourfendre les glaces immortelles, réputées indestructibles. Sa lance traversa l’histoire et changea souvent de propriétaire et s’octroya même le luxe de devenir maléfique entre les mains d’un certain Longus. Mais jamais elle ne recouvra la splendeur qu’elle avait acquise entre les doigts d’Hodin. Fils de la géante Bestla, il en avait reçu la force, de son père Ûr, le magicien de cristal, un grand Uzar, il reçut la sagesse et la magie. Pour ses exploits, les hommes lui donnèrent milles surnoms.

Il possédait un anneau d’or magique qui chaque jour avait le pouvoir de se dupliquer en neuf répliques parfaitement identiques, Draupnir, dont il fit don gracieusement aux hommes pour qu’ils ne souffrent plus de misère. Mais l’anneau attisa la convoitise et pervertit les âmes des plus cupides, au point de torturer ou d’asservir leurs semblables. Voyant cela, Hodin reprit son bien, le maudit et le détruisit immédiatement dans les flammes de Sumatra, le deuxième plus grand volcan d’Astreya après Garuda et le seul volcan géant d’Asgard, là même où il fut forgé par les maîtres nains, rois des montagnes.
Hodin était aussi un Uzar, et par ses connaissances sur la mort, il fut le père de tous les Nécromanciens. Odin, le vagabond, Odin le pèlerin gris, il aimait voyager sur les terres d’Astreya, pour défier l’injustice sous toutes ses formes, souvent sous la forme d’un homme âgé, barbu et borgne, muni d’un bâton de voyageur. Aussi, on le prenait ordinairement pour un mendiant, hormis les yeux clairvoyants. Les Uzars racontaient qu’Hodin accueillait lui-même les âmes des guerriers morts au combat au nom d’une cause juste. Hodin fut aussi le seul à être capable de réconcilier les hommes et les abominables Géants des glaces.
Hodin s’était établi sur la plaine Ivadoll, et avait désigné douze autres Ases pour régner avec lui. Le pont Bifröst, un pont de glace colossal, qui prenait la forme d'un Arc-en-ciel transparent, reliait Asgard à Midgard. Hodin vivait quand il était à Asgard, ce qui n’était pas fréquent, à l’intérieur d’un immense palais de glace, le Valhalla. Depuis son trône, à l’aide de compagnons peu ordinaires, des zoomanciens, de puissants Uzars à forme animale, incapables de reprendre forme humaine, deux corbeaux et deux loups, il voyait les sept continents du monde. Asgard était entouré d'une muraille infranchissable, construite par les nains après la guerre contre les Géants des glaces, au cours de laquelle la précédente forteresse fut détruite. Aujourd’hui, il n’en restait plus rien si ce ne fut que des maigres ruines, vestiges du désastre du deuxième âge, l’âge de bronze.
Hodin marqua l’avènement du premier âge des Ases, l’âge d’or. Et à sa mort, il offrit ses biens les plus précieux, sa masse incroyable et Mjöllnir, fortifiés par les nains et les Uzars, à son fils aîné, qui domina la foudre alors qu’il venait d’atteindre seulement l’âge de raison.
_ Mon fils, parce qu’il va t'échoir de grands travaux et de grands périls, et pour que ta tâche ne s'avère point trop ardue et exténuante, prends donc mes armes qui te procureront assistance et réconfort. Mon temps est révolu, mais je considère que le jour est proche où il leur faut se trouver en de plus fortes mains que les miennes, et des mains qui pourront les utiliser pour insuffler le courage au cœur des hommes …
_ Oui père, fit Thor, humblement, réprimant du mieux qu’il pouvait les larmes scintillantes qui perlaient à ses yeux bleu azur, en caressant les cheveux blancs de son père, mort dans ses bras, le sourire aux lèvres.

Ainsi furent les derniers mots du plus grand monarque du premier âge, et débuta le deuxième âge. Asulf qui chevauchait Perle, une gigantesque louve blanche, avec Mjöllnir sur le dos, avant-dernier héritier, appartenait à cette noble et longue dynastie. Il marquait lui et ses semblables le dernier âge des Ases, l’âge de fer, le dernier âge des Thérianthropes, éternels protecteurs de la Terre, défenseurs d’Astreya et d’Eternya. Bien qu’il l’ignorât et que personne ne fut capable de le lui enseigner, Asulf était le héraut d’Hodin, et le successeur légitime de Thor, roi de la foudre. Héritier des barbares des terres du Nord et des maîtres de la faune et de la flore, Asulf, sa destinée redorera les Hautes-Glaces.



Chapitre 2 : Hurlements


La gemme d'âme du dieu sombre continue de brûler dans les flammes de l’enfer, comme une inquiétante lueur ténébreuse, embrumant toute vision. Le sang frais coule de vos yeux, de vos oreilles et de vos narines sans même que vous ne vous en rendiez compte et vous commencez à les entendre, les murmures tourmentés du dévoreur d’âmes. Sauveurs, vous aviez fait ce qui devait être fait. Ases et Uzars, grâce à vous et aux prix de grands sacrifices, l'essence de Moloch, empereur des ténèbres fut enfermée dans l’urne maudite de Kamal...

Et la voilà de nouveau éclose, l’horreur sans nom aux trois visages revenue du plus profond des abimes. Vous priez.... espérant que vous soyez devenus assez fort pour contenir le démon. Refoulez-le, tenez-le en échec ou vous plongerez dans les limbes. Bien que vous vous soyez affaiblis au fil du temps, vous parvenez encore à le sentir, cet être maléfique qui se fraye un chemin depuis les sombres recoins de votre âme. Il forge peu à peu le plus grand des empires, et de sa vertigineuse tour noire hérissée, ses yeux maléfiques voient tout…

Luttant pour garder la raison, vos pensées se tournent vers les anciennes terres mystiques de l'Extrême-Orient, à Oran. Peut-être que là-bas, au-delà des chemins secrets désertiques d'Imbaya, vous trouverez une réponse... peut-être le salut. Ô sauveurs, n’est-ce qu’un songe ce que vous voyez dans vos rêves les plus noirs ?


Des grognements inhumains brisèrent le silence sépulcral de la ville sainte. Personne n’était en sécurité à présent à Ascalon. Des hordes de trolls faméliques envahirent les plaines rocailleuses de la région avant de se rapprocher à proximité de la citadelle. Leurs yeux striés de veines noires, étaient aussi gros que le poing d’un enfant, leurs pupilles cruciformes dilatées, injectées de sang, étaient parsemées de haine. Leur peau épaisse et grise semblait aussi dure que la pierre. Les rares mortels qui purent entendre ces cris ne purent les ignorer, car la voix effroyable dans un dialecte bestial s’immisçait dans leurs pensées comme du fiel, les rendant inéluctablement sourds à toute autre parole.
Dans les rues, les gens tombaient violemment à genoux en se tenant la tête, les narines et les oreilles écumantes de sang. Des enfants et des femmes jonchaient le sol, inertes, l’esprit détruit à tout jamais par ces hurlement déments. D’autres encore avaient perdu la raison. Les animaux eux aussi devinrent fous, et se mirent à s’entredévorer comme en proie à un maléfice diabolique. Des chevaux conduisant un carrosse se jetèrent contre une armurerie, effondrant la devanture en pierre sous leur charge vigoureuse. La voiture se renversa brusquement, et en roulant, après plusieurs tonneaux, vint écraser plusieurs passants. Et dans un élan de terreur, un puissant séisme fit trembler les entrailles de la terre. Ascalon toute entière était la proie du chaos et des forces des ténèbres qui s’amoncelaient au-dessus de la ville sous la forme de gros nuages noirs inquiétants. L’ombre du mal planait, ça ne faisait aucun doute…

Un nouveau cri guttural foudroya Ascalon. Les fenêtres volèrent en éclats, les objets fragiles se fendirent, répandant leur contenu par terre, les toitures s’affaissèrent et les tuiles explosèrent. Des lézardes fissurèrent les closions des demeures les moins robustes. Un vieil homme claudiquant sortit de sa maison en hurlant. Terrorisé, il pleurait des larmes de sang et se laboura le visage avec ses ongles pour y laisser des sillons que le temps n’effacerait jamais. Érigée à cinq lieues de la basse ville, dans une lande aride et déserte, la crypte interdite, lieu d’où s’échappaient les cris, était dorénavant le centre de toutes les attentions. Sur les remparts d’Ascalon, les sentinelles, tant bien que mal, se cramponnaient aux créneaux de toutes leurs forces pour supporter la douleur. Un des gardes préféra se jeter dans le vide pour en finir avec la folie qui le malmenait que de résister en vain contre ce fléau.

Une dizaine de cavaliers chevauchant de sombres destriers franchirent l’enceinte de la citadelle sitôt la grande herse levée. Avec à leur tête un sculptural chevalier noir sur le dos d’une louve blanche géante, au galop, ils s’élancèrent en direction de l’édifice sacré tandis que de nouveaux gémissements emplirent l’air, embaumant Ascalon d’une nouvelle vague d’horreur. Des archers en faction sur les remparts épongeaient la sueur froide qui perlait à leur front tandis qu’au loin ils observaient les cavaliers arriver à destination sous les traits d’ombres chétives. Les arcs bandés, les flèches acérées prêtes à être décochées, les hommes tremblaient. Un frisson glacial et inexplicable serpentait le long de leur dos. Aux aguets, avec intensité, ils redoutaient ce mal inconnu. Ascalon qui était en paix depuis des années goûtait à nouveau aux tourments de la guerre. Aguilarche, la fière statue de l’amnistie, un énorme buste d’argent en forme d’aigle tenant dans son bec un serpent noir avait la tête décapitée et son aile droite déployée ne tenait plus qu’à un fil. Ce qui était arrivé à l’aigle n’annonçait rien de bon. Tous les habitants de la haute ville, désemparés, y virent assurément un signe de mauvais présage.
Le Haut-Conseil dut se réunir dans l’urgence. Un quart d’heure plus tard, cinq hommes vêtus de longues tuniques blanches ornées de chiffres romains dorés au niveau de leur dos, I,II,III,IV,V, marchaient solennellement côte à côte, comme dans une oraison funèbre. Les traits tirés, les yeux baissés, comme recouverts d’un voile d’inquiétude, trahissaient leur flegme apparent. Ils tenaient chacun dans leur main droite un sceptre différent. Un homme exténué courait à vive allure à leur rencontre. Les doyens s’immobilisèrent un instant et en le dévisageant quelques secondes, reconnurent aussitôt Œil de Faucon, le coursier le plus rapide d’Histrion, la ville voisine. Il avait abandonné sa fidèle monture dans le désert de Knossos, à cinq kilomètres de la haute ville.

_ Œil de Faucon, que t’arrive-t-il par une heure si matinale, interrogea d’une voix grave l’un des cinq doyens, le plus âgé sans doute, en regardant avec crainte et étonnement le teint exsangue du coursier.

L’homme essoufflé tomba à terre. Et peinant à se relever, il mit cinq bonnes minutes avant de reprendre une respiration normale. L’appréhension du doyen se confirma. Le coursier n’était pas venu là apporter de bonnes nouvelles. Au fur et à mesure qu’Œil de Faucon leur parlait, des flocons de neige tombaient sur Ascalon. Cela faisait maintenant plus de quinze ans qu’il n’avait pas neigé dans la région, et d’autant plus par une saison pareille. Que se passait-il, tout ceci n’était pas anodin…

_ Mes seigneurs, l’heure est grave, nos jours sont comptés, dit Œil de Faucon d’une voix caverneuse, l’air sombre.
_ Comment, mais continue, parle Œil de Faucon, tempêta le plus grand des doyens, le poing gauche serré.
Il paraissait ahuri, les nouvelles du coursier peu glorieuses abasourdirent le Haut-Conseil. Quelques heures auparavant, le ciel était de cendre et de suie. Des écharpes de fumée s’élevaient haut dans le ciel pour s’unir aux cimes des nuages courroucés, chargés de foudre et de tonnerre. Les corps calcinés recouvraient les rues, disparaissant peu à peu sous les scories qui pleuvaient. Les temples et les bâtisses s’écroulaient comme des arbres déracinés au cours d’un violent orage. Les magnifiques jardins se consumaient semblables à des feux de paille sous le regard placide des somptueuses statues de marbre blanc qui bordaient les allées d’Histrion. Elles commençaient à noircir. D’immenses langues de lave bouillonnante engloutirent une partie de la ville, creusant des failles sanglantes à l’intérieur des rues pavées, défigurant les grandes places et les cours au sol dallé. Submergé par un déluge rougeoyant, les constructions s’enfonçaient inexorablement, les unes derrières les autres, à l’intérieur de cet océan de brasier flamboyant.

Au loin, le grand volcan Garuda, spectaculaire, éructait encore sa colère insatiable. La terre tremblait tandis que les cieux enluminés étaient inondés de grands tourbillons de braises ardentes et de vapeurs mortelles. Au-dessus de la montagne fumante, une étrange créature armée d’un trident ; assise sur le dos d’une monture ailée infernale à la peau noir de jais et huileuse, dictait des ordres aux légions de trolls, d’orques et d ‘ogres. Le démon survola alors rapidement Histrion.

Une fillette errait dans une avenue à moitié détruite, luttant courageusement pour chaque pas foulé dans ce cloaque rutilant qu’était devenue la merveilleuse citadelle. Serrant contre elle un petit crucifix de bois attaché à un rosaire, l’enfant essuya ensuite son visage afin d’ôter les poussières brulantes qui s’y déposaient de temps en temps. Sa gorge la brulait tandis qu’elle crachait de petits caillots de sang et de cendre. Elle suffoquait de plus en plus… Sa peau tendre n’était plus rapidement que crasse et brulures, telle une immense plaie. Sa chevelure noire de jais agglutinée était grise de poussière. Ses cils et ses sourcils avaient disparu. Prisonnière de son instinct de survie, la jeune fille progressait toujours, pas à pas. Elle piétinait les corps ensevelis sous les cendres, elle sentait les chairs carbonisées et les os pétrifiés se rompre sous ses frêles pieds. Des charbons ardents lui mordaient les chevilles et les mollets. L’enfant aurait voulu hurler sa douleur mais elle avait déjà tant pleuré et tant crié que sa voix fluette éraillée ne pouvait parler davantage. Le démon l’observait d’une délectation cruelle puis vint atterrir prés d’elle. Ses yeux ténébreux étincelaient de malfaisance. Mettant un pied à terre, Il changea aussitôt d’apparence…

_ Pourquoi continuer à résister mon ange, tu vois bien que c’est inutile, demande une voix inconnue et chaleureuse.
Frottant les larmes qui l’embrumaient, la fillette chercha l’origine de la voix suave qui lui sembla familière et releva la tête. L’homme se tenait debout à quelques pas, sur sa gauche, juste devant elle. Hormis une estafilade à l’œil droit, elle vit qu’il était fort et beau, pareil aux statues des temples qu’elle avait aperçus. L’obscurité l’enveloppait comme un manteau, mais ne rivalisait pas cependant avec la noirceur des ses longs cheveux soyeux aux reflets bleutés. Il s’avança alors d’un pas conquérant, sans hésiter, vers la jeune fille. La fillette scruta avec attention l’œil gauche de l’inconnu. Il était vide et froid comme l’entrée d’un tunnel.
_ Pourquoi persistes-tu à souffrir encore de cette manière, tu sais que tu es condamnée, n’est-ce pas… Que valent ces soubresauts de vie ? Ce dernier sursis arraché au destin au prix de la douleur ne rime à rien, alors que la route au devant s’achève inévitablement…
_ Qui êtes-vous monsieur, demanda poliment la fillette constatant avec stupeur que l’étranger marchait sur le feu sans que celui ne le brûle.
_ Je suis l’homme qui a tué tes parents, tes frères, tes sœurs et tous tes amis. Je suis le responsable de la mort de chacun des habitants de cette admirable ville.
_ Pourquoi avez-vous fait ça, pourquoi avez-vous tué tous les miens, monsieur, balbutia la jeune fille horrifiée.
_ Parce que je le pouvais, parce qu’ils m’ont désobéi, parce que la mort est le châtiment de tous ceux qui refusent l’allégeance au Seigneur des Ténèbres et que Histrion a bien mal choisi son camp, répliqua l’inconnu, d’une voix froide, le sourire aux lèvres.
Il eût alors un rictus méprisant pour tous les corps incinérés, répandus en cendres au sol. La fillette contemplait alors l’homme, tout à fait incapable de comprendre le sens des paroles énigmatiques de cet étranger, responsable toutefois de ce cataclysme.
_ Tu as fait preuve d’une abnégation formidable pour une simple mortelle et je n’y suis pas indifférent, reprit l’inconnu. Je vais te permettre de racheter Histrion et de faire le même choix que tes parents. Si tu souhaites vivres, alors tu n’as qu’à venir de ton gré prendre ma main, sinon je te laisse à ton propre sort, et tu pourras rejoindre tes proches. Tu n’auras qu’à continuer ton chemin jusqu’à épuisement.
Vivre, vivre, vivre, ce mot brûla aux lèvres de l’enfant… Le démon savait déjà quel choix adopterait la jeune fille.
_ Vivre, je… Je veux… Je veux vivre, souffla sans hésiter la fillette, la gorge sèche et les lèvres brûlantes.
L’enfant commença à s’approcher de l’homme qui lui tendit la main, une main gantée de cuir noir, sur laquelle était inscrit un étrange signe, une sorte de A à l’envers :
_ Bien tu viens de faire le bon choix mon enfant, néanmoins laisse-moi te mettre en garde. La porte que je t’ouvre donne sur une voie bien plus sombre que celle où tu te serais engagée après ton dernier souffle. Donc je renouvelle ma demande, veux-tu vraiment m’accompagner au cœur de l’ombre.
_ Oui ! Je le veux ! répondit la jeune fille, plus déterminée que jamais, comblant de bonheur l’étranger.
D’abord hésitante, elle finit par toucher cette main. Elle eut soudain l’horrible sensation d’avoir plongé la main jusqu’au coude dans un seau d’eau glacée. Des pointes lacérèrent son cœur un instant. Elle l’ignorait, mais une rose noire maléfique avait éclos tout autour de son cœur. C’était l’œuvre du pacte avec le démon, et l’héritage de son appartenance aux forces obscures. Si jamais elle le trahissait, la fleur démoniaque s’enroulera autour de son cœur et le lacèrera.
_ Excellent ! Tu as fait le vœu de vivre et de me servir éternellement. Je forgerai ton esprit afin de te transmettre les mystères de la nuit, j’entrainerai ton corps à manier le Pouvoir et lorsque tout sera fait, tu accompliras tous les desseins du dieu sombre. À présent, dis-moi ton nom Apostat !!!
_ Amarra, susurra la jeune fille.
_ Voici un nom bien trop doux pour toi, fille de Moloch. Efface-le, dorénavant, tu t’appelleras Asphodèle, la Reine Noire, et tu seras la plus puissante sorcière d’Astreya.
La jeune fille, les lèvres pincées, acquiesça d’un petit hochement de la tête. L’homme lui donna aussitôt un baiser sur le front, ses blessures disparurent comme par enchantement et un A inversé écarlate vit le jour sur son front.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Non loin de là, Antios plus connu sous le nom d’Œil de Faucon qui lui avait été donné par Selina, reine D’Ascalon, qui n’avait pas été témoin de cette scène, pensait être le seul rescapé de ce désastre, le dernier survivant d’Histrion. Il se rendit très vite à Ascalon, la ville voisine sur le dos de Rose des sables, une femelle fennec de la taille d’un cheval. Mortellement blessée, elle mourut dévorée par les trolls, en se sacrifiant pour son maître qui hurlait à présent son inconsolable chagrin face au Haut-Conseil.

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