| | Projet Heroic Fantasy [Chap 4] | |
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Hach 5ème officier
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Age : 34 Localisation : Somewhere... over the Rainbow... Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Dim 17 Jan 2010 - 22:17 | |
| Voila je me lance... Depuis le temps que ça me tournait dans la tête, il était temps de coucher ça sur papier. Ceci est un roman, sur lequel je travaille depuis quelques mois. Vous me direz, un seul chapitre en quelques mois, c'est pas productif mais j'ai d'abord beaucoup travaillé sur mon background, sur le monde dans lequel ce récit évolue, sur les personnages etc. Maintenant, je le lâche a votre appréciation. J'apprécierais toutes les remarques ou critiques que vous pourrez formuler, soyez indulgent svp - Spoiler:
Chapitre 1 : Initiation
Un pas. Un coup. Les mouvements s'enchaînent. Les bruits de pas, le choc des armes, la respiration bruyante des élèves couvrent la voix du maître d'armes. Aymar jauge son adversaire, resserre sa garde, et tente un assaut latéral. Palda réagit aussitôt. Parades, ripostes, feintes, tout s'enchaîne dans un ballet ordonné, chacun cherchant la faille chez l'autre. Aymar modifie légèrement sa garde. L'arme de Palda, déséquilibrée, est écartée par la lame d’Aymar qui en profite immédiatement pour placer un coup sur l'épaule de son adversaire qui flanche sous le choc. Malgré les protections de cuir, le choc a dû être rude. « Pas mal Aymar, mais tu as pris ton temps. Tu aurais dû gagner plus tôt, sa garde était beaucoup trop basse pour être efficace. » Perran se tourna ensuite vers son frère ; « Quant à toi si tu avais su te servir de ton poids, tu l'aurais fait ployer facilement. » Le grand jeune homme prit alors l'air légèrement offensé et dit ; « Mais tout ceci ne vous dispense pas de me saluer » Les deux jeunes hommes confus exécutèrent alors le salut sous l'œil goguenard de Perran. « Toujours aussi faciles à impressionner... Vous savez bien que je ne veux pas que vous le fassiez. Vous êtes mon frère et mon beau-frère il ne devrait pas y avoir de ça entre nous. - qu'est-ce qui t'amène ici, Meroy a fini par te lâcher ? - j'aimerais bien. Seulement il ne me laisser pas en paix avant que je ne fasse pousser un chêne sous ses yeux. Non je suis ici pour venir te chercher Aymar. Maitre Ferun veut te voir. - je dois encore étudier la flore ? - non, d'après Meroy tu t'y connais autant que moi maintenant » répondis Perran avec un sourire narquois. « Et puis le Cri est pour ce soir. » ajouta-t-il. Le Cri. Le rite de passage pour un jeune chaman. Le passage initiatique, durant lequel le jeune homme deviendra un apprenti chaman en se liant à une créature spirituelle de la forêt. Aymar sentit l’appréhension monter en lui.
Sortis de la maison d’armes, ils traversèrent le village, naviguant entre les maisons disparates. Les animaux entraient et sortaient furtivement dans le champ de vision d’Aymar, parfois s’approchant même de Perran, qui semblait les fasciner. Déjà Aymar sentait que son rapport à la nature avait changé. Les animaux lui rendaient visite de plus en plus souvent, et la forêt dégageait une présence bienveillante. Ils traversèrent le pont suspendu. La maison des Chamans était sise sur le versant est du village, légèrement à l’écart des habitations. Une grande pièce centrale servait à la fois d’accueil des voyageurs et de lieu de culte. Sur deux étages autour, de nombreuses pièces attenantes servaient de chambres pour les voyageurs et les chamans célibataires. C’était également la demeure du Grand Maitre du Village, Ferun. Celui-ci se tenait au pied de l’escalier principal, en grande discussion avec deux voyageurs. Ces derniers se faisaient rares, c’est pourquoi le maitre tenait à leur parler personnellement, pour avoir des nouvelles de l’extérieur.
« Ah ! Vous voila. »Il remercia les deux voyageurs et s’avança vers Perran et Aymar. « Comment vas-tu Aymar ? Nerveux sans doute ? -Un peu Maitre. - Ca fera bientôt 50 ans que j’entraine des chamans vers le Cri, et c’est la seule réponse que j’obtiens. J’attends toujours celui qui me donnera une réponse telle que « pas du tout » ou « non pourquoi ? » Les trois hommes rirent de bon cœur. « Même Perran ici présent n’en a pas eu le courage, mais sa réponse ne manquait pas d’impertinence, comme a son habitude. -Vous exagérez maitre, je n’ai fait que dire la vérité. -Exact, si je me souviens bien, tu as dis « j’ai tellement peur que la seule chose qui me retient de prendre mes jambes a mon cou, c’est parce que vous et maitre Meroy m’effrayez plus que le Cri. » Perran et Ferun partirent dans un grand éclat de rire, tandis qu’Aymar se retenait difficilement. Perran avait toujours été ainsi; impertinent, mais fiable. Il avait épousé la sœur d’Aymar, et ils allaient partager un autre genre de fraternité ; celle des chamans. « As-tu des questions avant de commencer Aymar ? Nous te répondrons dans la mesure du possible. -Eh bien… -Excepté l’épreuve proprement dite bien sur. -Et même si nous avions le droit… -… Nous ne saurions te décrire ce qui se passe. C’est très personnel. Le Maitre Meroy et moi en avons souvent parlé. Il n’y a pas fait référence ? -Si Maitre, de nombreuses fois même… Mais, en fait, ce que je ne comprend pas, c’est comment lui et vous vous êtes retrouvés avec deux esprits si… -Différents ? Je ne sais pas Aymar. Lui et moi étions amis, et très semblables à l’époque, mais les esprits en ont décidés autrement. - Si tu veux, pose-leur la question » ajouta Perran, avec un sourire narquois. « Moi je n’ai pas osé. - La seul et unique fois ou quelqu’un a réussi à t’intimider jeune Perran. Je suis sur que toute la forêt était là. Ils rirent encore de bon cœur. Enfant, les facéties de Perran étaient légendaires, et elles circulent encore comme références. -Ma propre initiation a précédé de quelques mois celle du Maitre Meroy. Tout le monde s’attendait à ce qu’il soit lié à un esprit puissant, mais quand il est revenu, c’était lié à l’écureuil. Lui seul sait pourquoi. Ça ne l’a pas empêché de devenir un Maitre Chaman, par son constant travail. » Aymar savait cela. La force d’un chaman se détermine par le talent inné, le travail, et la puissance d’esprit. Un Grand Maitre comme Ferun possédait les trois. Ses capacités de communion avec la nature existaient déjà avant son Cri. Il s’est lié avec le Loup blanc, une des créatures les plus puissantes de la forêt, emplie de force et de sagesse. Et depuis bientôt cinquante ans, il a constamment travaillé a l’union des hommes et de la nature. Bien que doué, le maitre Meroy ne se distinguait que par son travail acharné. Ni sa puissance ni son talent ne lui aurait permis d’obtenir le rang de maitre. Des bruits de pas troublèrent la conversation ; Yamza venait d’entrer. « Ah, Yamza ! Viens ici je te pris. » Aymar se retourna et salua la nouvelle arrivante. Il en profita pour l’examiner de plus près. Grande pour ses 15 ans, la jeune fille avait un visage sérieux, fermé qui lui donnait un air d’adulte. Véritable garçon manquée, elle passait pour une sauvageonne au village, mais Aymar savait par Perran qu’elle jouait un rôle ; la jeune fille était mal a l’aise avec les humains, et préférais vivre a l’écart. Elle ne faisait confiance, et encore, qu’aux maitres et a Perran. Ferun les emmena chacun dans une des chambres libres, leur laissa des instructions et retourna dans ses quartiers. Une parrine vint lui apporter un rouleau ancien, qu’il devait lire et mémoriser pour l’épreuve. La nuit tomba rapidement. Les mots de pouvoirs dansaient dans la tête d’Aymar. Rien que d’y penser il sentait la force de la nature affluer autour de lui. Il sentait également les énergies monter et refluer dans la pièce d’à côté, ou se trouvait Yamza. Une parrine vint le chercher a la nuit noire, et l’emmena dans une grande pièce ou il retrouva Yamza et Ferun. « Toujours aussi nerveux Aymar ? -Ca va un peu mieux Maitre. -Et toi Yamza ? » La jeune fille regarda le maitre a travers ses cheveux en bataille et répondit que ça allait. « Je serais bref. Rappelez-vous que vous vous devez d’être humble devant la Nature, et soyez heureux d’avoir ce lien privilégié avec Elle. Nous avons de grands espoirs pour vous. » Aymar s’interrogea sur ce pluriel. Ferun parlait-il des autres maitres ? « Merci Maitre Ferun. Et merci a toi Maitre loup. » Aymar, choqué, regarda dans la direction de Yamza, puis remarqua une « présence » émanant de l’endroit où elle portait son regard. Ferun sourit. « Je me doutais que tu les voyais. Ta perception est hors norme depuis le premier jour. Le vois tu aussi Aymar ? -Non Maitre. Je ressens juste une légère présence à vos côtés. -La perception de Yamza a toujours été exceptionnelle. Beaucoup de chamans ne perçoivent les autres esprits qu’après leur cri, au prix d’un entrainement parfois ardu. Ce n’est que l’une des nombreuses facettes que vous aurez à maitriser. Et maintenant mes enfants, il est temps que vous partiez. Bonne nuit » ajouta-t-il avec un sourire. Ferun quitta la pièce sans un mot tandis que ses élèves s’enfonçaient dans la forêt. « Ferun ? -Oui ? -je vais les accompagner ce soir. Je ne voudrais pas rater ça. Arzak vient aussi. -Je vais rejoindre Perran alors. -Je te dirais ce que je peux. -Merci. »
Aymar s’avança dans la forêt, jusqu'à une clairière, et se mit à chanter avec appréhension. La clairière commença alors à s’éclairer d’une lueur argentée. Une voix se fit alors entendre, semblant émaner du nuage argenté qui entourait Aymar. « Bienvenue jeune Chaman. » Aymar tressaillit. Malgré ses efforts, il ne pouvait distinguer les formes des esprits animaux qui l’entouraient. « Intéressant. Sa puissance est plus qu’acceptable. -Ses connaissances sont vastes. » - Dis-moi jeune… Aymar, que choisirais-tu ? » Le jeune homme tressaillit une nouvelle fois. Choisir ? Il n’avait pas envisagé qu’il pouvait avoir un choix. « -Je… Je pensais que je serais choisi. Je ne peux prétendre choisir à votre place. » Il sentit émaner une étrange… satisfaction de la part des formes nébuleuses qui l’encerclaient, et qui commençaient à se dessiner. L’une d’entre elle s’avança vers lui. « Que dirait tu de l’ours ? De la belette ? Du chamois ? - Pourquoi pas le cerf ? - Et le loup ? Ou la fouine ? » Aymar était perdu. Etait-ce un test ? Dans ce cas, que devait-il répondre ? Ils entendirent soudain un cri aigu, puissant, majestueux émaner de l’est de la forêt. « Ah. -La chamane a choisit. -Il y a autre chose… » Une explosion se fit alors entendre du côté du village, suivie d’une langue de feu qui monta loin par-dessus la cime des arbres. Aymar fit mine de se relever, les sens en alerte. « Oh non petit humain, tu restes ici. » Le jeune homme sentit alors un poids incroyable sur ses épaules. Il tenta d’y resister, mais retomba a genoux. « Tu as de la volonté, c’est bien. -Mais ici, tu dois nous obéir. - Que pourrais-tu faire ? -Mais… Les bruits gagnèrent en intensité, rapidement. De vives lumières apparaissaient dans la forêt, de plus en plus près. « Mais qu’est ce que… » Une violente lumière violacée traversa, frappant le cercle des esprits. Aymar pu enfin distinguer les esprits nettement. Autant qu’il puisse en en juger, la forêt, non, la montagne entière était représentée. Tout ce qui portait plume, poil ou même écaille l’entourait. Un mélange de souffrance et de colère parcouru la meute d’animaux. « Des profanateurs ! - Il faut réagir ! -Aymar ! » ¬Le garçon se tourna vers la voix. Un ours brun, imposant, se rangea a côté de lui. « Ensemble petit homme. Terrassons-les ! » Aymar, complètement perdu, se releva, cherchant une arme à portée. Un autre rayon violet parcouru alors la clairière et frappa l’ours de plein fouet. Celui-ci flancha. Autour d’eux, d’autres esprits pris dans le faisceau lumineux vacillèrent. Certains perdirent consistance. Une voix puissante, malsaine se fit alors entendre dans la clairière. -Quelle chance ! Deux Cris le même soir ! La moisson sera bonne.
Les esprits, loin de fléchir, tentèrent de riposter, mais les Profanateurs continuèrent de lancer ces éclairs violets. L’un après l’autre, les esprits tombaient, terrassés par ces rayons lugubres. Même l’ours sembla sur le point de tomber. Déjà, il ne restait que des esprits épars, le reste de la horde ayant fuit ou perdu consistance, laissant derrière eux une légère brume argentée. Aymar se sentait impuissant. Sans esprit lié, il pouvait à peine faire fleurir une branche d’arbre. Il ne connaissait que la théorie du combat chamanique. De frustration plus qu’autre chose, il tenta le tout pour le tout. Concentrant sa volonté comme a l’entrainement, il tenta de rassembler les forces environnantes. Le seul appel qu’il avait parfaitement réussi a l’entrainement était le plus basique ; celui de la Terre. Il ne dirigea même pas cette attaque, libérant simplement les forces qu’il avait pu rassembler. Il ne s’attendais pas a grand-chose, croyant que les forces ne venaient que de lui-même. Le résultat fut cependant au delà de tout ce qu’il avait pu provoquer auparavant. La Terre hurla littéralement, des racines montèrent du sol, ligotant les Profanateurs, leurs lacérant les membres, La Terre s’ouvrit a leur pied, les engloutissant, parfois jusqu'à la tête. Un roncier qui se trouvait là s’étendit soudain, étranglant les Profanateurs à portée. L’ours se plaça a côté de lui. Malgré sa faiblesse, il gronda. « En avant petit homme. Montrons leurs qui sont les vrais maîtres de la forêt. » Ils chargèrent ensemble.
Dernière édition par Hach le Dim 7 Fév 2010 - 23:22, édité 2 fois | |
| | | Kisai Mouchard
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Age : 36 Localisation : Var Date d'inscription : 08/01/2010
| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Lun 18 Jan 2010 - 0:24 | |
| C'est très prometteur et très original :) j'attends la suite avec impatience! | |
| | | M.L'abeille *Traducteur BKT*
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Age : 34 Localisation : Une ruche en Alsace Date d'inscription : 04/06/2009
| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Lun 18 Jan 2010 - 10:39 | |
| Encore un petit roman qui s'installe discrêtement sur le forum ... Déjà je trouve l'écriture vraiment fluide, j'ai pris un réel plaisir à te lire, je n'ai pas noté de fautes particulières et l'histoire me plait bien, il se passe quelque chose dès les premières lignes on est tout de suite pris dedans ... J'ai juste mis un peu de temps et du relire plusieurs fois certains passages pour bien comprendre qui est qui, mais c'est normal dans un début de roman ... Bref que du positif pour ma part, et le travail du background est primordial, heureusement que tu y as consacré plusieurs mois, surtout que j'ai l'impression que ton histoire va être riche !!
Bonne continuation, je risque de suivre ton projet de près, de très près même ...
PS : ton histoire a-t-elle déjà un nom ?? | |
| | | Hach 5ème officier
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Age : 34 Localisation : Somewhere... over the Rainbow... Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Lun 18 Jan 2010 - 14:26 | |
| Bah justement, j'ai énormément de mal a trouver un nom ^^ Pour les personnages, c'est normal, parce que je voudrais que le récit les présente pour eux et qu'on les découvre au fur et a mesure =) au départ j'avais une version plus longue, avec une "présentation" de chacun des personnages, mais c'était super lourd donc j'ai opté pour cette solution =). Je travaille actuellement sur le chapitre 2, il arrivera cette semaine ou la semaine prochaine, je suis bien lancé | |
| | | Hach 5ème officier
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Age : 34 Localisation : Somewhere... over the Rainbow... Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Mer 20 Jan 2010 - 19:07 | |
| Et voici le chapitre 2 ! - Spoiler:
Chapitre 2 : Désolation.
Aymar avançait lentement, exténué. Il parvenait à peine à empêcher ses mains de trembler. L'ours n'était pas dans un meilleur état. Ils avaient combattu toute la nuit, repoussant ces hommes encapuchonnés, tentant de sauver autant d'esprits que possible. Trop souvent, l'ours s'était jeté entre le jeune garçon et les attaques ennemis. Tout deux avaient usé de leur propre énergie pour empêcher les esprits de se disperser. Malgré leurs efforts quasi désespérés, de nombreux esprits se sont évanouis pendant cette nuit de lutte. Hébété par la fatigue, Aymar émergea du sous-bois, pour trouver le village fumant. Les bâtiments étaient tous plus ou moins endommagés, certains finissaient même de brûler, effondrés sur eux même. Des traces noirâtres sur les murs attestaient de l'utilisation de ces "éclairs violets " contre lesquelles ils avaient combattu, tout comme les brulures sombres sur le sol, tuant la végétation. Derrière un muret, il vit une parrine tentant de soigner un marchand. Il avait une vilaine estafilade au ventre, qui saignait abondement. Sans se concerter, l'ours et le jeune garçon se concentrèrent sur la blessure. Le sang s'arrêta, la plaie rétrécit et devint une cicatrice. L'effort fut douloureux pour Aymar qui tituba. il tenta de se rattraper a l'ours imposant a côté de lui, mais il ne sentie qu'une légère résistance. Il frissonna. L'esprit, pour pourvoir se battre ou utiliser ses capacités, devait se maintenir tangible. Son manque de consistance ne pouvait signifier qu'une chose... "Ne t'inquiètes pas. Mon sort était scellé après les nombreux sorts des profanateurs. J’ai utilisé mes dernières forces ici... - Mais... si tu t'effaces, je ne serais plus un chaman ! Je deviens quoi ? Et le village ? Et si ces profanateurs reviennent-" Le rugissement de l'ours fit taire Aymar. La massive bête se planta devant lui et se mit à parler dans un grondement. "Dois-je te rappeler quelques principes de base ? Je ne suis ni un serviteur, ni même un ami. Je suis un esprit, je ne te suis pas lié. Nous avons combattu ensemble, parce que c'était nécessaire. Tu as reçu tes pouvoirs par nécessité, jeune humain. Avise-toi de contrarier l'un d'entre nous, et ils te seront retirés. Tu es devenu serviteur de la nature en échange de ces pouvoirs, ne l'oublie pas." L'ours s'arrêta brièvement, contempla le visage blême d’Aymar et se calma. "Je te pris de m'excuser" se dépêcha de déclarer le jeune homme, j'ai laissé mes inquiétudes pour mon village prendre le pas. Cependant, si tu disparais... -je viens de te le dire. Nous ne sommes pas liés. Ce ne sont pas mes pouvoirs que tu as utilisé cette nuit, mais ceux d'un esprit bien plus puissant encore, tu t'en rendras compte..." La voix grave de l'ours s'estompait progressivement, tandis que sa forme se disloquait en une brume argentée. Aymar ne put entendre la fin de la phrase. Il vacilla, et ne tenant plus, s’assit contre un mur et ferma les yeux, laissant son esprit vagabonder. Les bruits de la ville lui parvenaient, mais il était trop fatigué pour y prêter attention. Il sombra lentement dans le sommeil, éreinté.
« Aymar. Réveille-toi. » Le jeune homme entrouvrit les yeux. Quelqu’un lui secouait doucement l’épaule. Reprenant ses esprits, il vit Yamza en train de passer une pommade à l’odeur acre sur son bras. « Tu t’en est bien sorti. » Il regarda la jeune fille de plus près. De nombreuses coupures zébraient ses bras, et un bandage entourait sa cuisse, encore rouge de sang. La jeune fille vit son regard. « Un coup d’épée. Je n’ai pas pu l’éviter à temps. Comment à tu fais pour te protéger ? Les Profanateurs attaquaient pour tuer. -L’ours… Il m’a protégé. -Quel ours ? Ton esprit lié ? Où est-il ? -Non… Il n’était pas lié à moi, il s’est battu a mes côtés. Il n’a pas survécu je crois. -Par ta faute ! » Aymar leva la tête. Perché sur le mur, un aigle immense, vaporeux, les observaient. « Il a délibérément sacrifié son existence de plusieurs siècles pour toi gamin. Tu n’aurais pas pu le protéger ?! -Je n’avais pas d’arme. Et je n’ai aucune idée de comment on peut arrêter ces éclairs. -Qui parle d’arrêter ? Tu pouvais les éviter ! Yamza y arrive bien elle. - Telar, laisse le tranquille. Les brulures dans mon dos prouvent que ce n’est pas si simple. Aymar aurait pu être beaucoup plus amoché. »
Aymar tenta de se relever. Yamza passa sous son bras et le soutint. Ils marchèrent quelques pas, puis elle le laissa. Perran lui avait donné une bonne quantité de pommade, et elle devait aider. L’aigle s’envola, cherchant un autre blessé. Il se dirigeait plus ou moins consciemment vers la maison des Chamans, quand il vit son ami Palda. « Aymar ! » Les deux jeunes hommes s’étreignirent sans un mot, puis repartirent. Palda raconta la nuit d’horreur que le village avait du subir. Les Profanateurs avaient attaqué à la nuit noire. Ils avaient tué le garde de la porte du village, tenté de traverser le village jusqu'à la forêt, mais un autre garde de faction à ce moment là les avait repéré et avait sonné l’alerte. La langue de feu qu’Aymar avait vu venait d’un des Profanateurs, qui avait perdu le contrôle. Palda ne savait pas qui ils étaient, ni d’où ils tiraient leurs pouvoirs. La situation au village était chaotique. Les deux jeunes hommes arrivèrent à la maison des Chamans, qui avait été convertie en hôpital de campagne. Les parinnes s’affairaient, bandant ou oignant les plaies, pendant que les chamans soignaient de leur mieux les malades. Meroy et Perran étaient chargés des blessés les plus graves. Leurs capacités de guérison étaient parmi les plus efficaces, et ils avaient beaucoup à faire. Aymar remis Palda a une jeune parrine pour qu’il se fasse soigner son bras et chercha le Maitre Ferun. Il était en grande discussion avec Etlak, le troisième Maitre de la maison du village. « … Et nous avons retrouvé bon nombre de ces profanateurs, morts ou presque, dans la forêt. Ce qui s’est passé là-bas est inimaginable Maitre Ferun. Ni vous, Meroy ou moi n’étions dans cette partie de la forêt cette nuit, mais je ne suis même pas sur que Meroy aurait pu le faire. Plus de trente Profanateurs, vaincus par la nature. Et le sort a du être d’une telle complexité… tantôt le sol, tantôt les plantes, parfois les arbres, toute la nature a participé a la bataille. Même fait en plusieurs fois, un chaman ordinaire mourrait d’épuisement en s’essayant à ce genre de déchainement. -Excusez-moi… -Aymar ! Nous nous demandions si tu étais sain et sauf. Yamza est revenue tôt ce matin. Tu l’as vue ? -C’est elle qui m’a soignée. Je suis revenu après. Je crois bien que je me suis évanoui. -C’est compréhensible. Dis-moi, dans quelle partie de la forêt était tu cette nuit ? -Euh je… j’étais à mi-chemin entre le village et les ruines du vieux temple. -Tu a vu ce qu’il s’est passé ? -eh bien… je crois que je l’ai provoqué.
Ferun renvoya Etlak auprès des blessés et emmena Aymar dans une pièce qui devait lui servir de bureau. Il s’installa, regarda fixement Aymar et posa la question qui devait lui bruler les lèvres depuis la révélation du jeune homme. « Aymar, je voudrais que tu éclaircisse quelques points. Tu as dis que tu avais déclenché les manifestations naturelles qui ont eu raison de près de quarante Profanateurs ? -Plus de quarante je pense Maitre. Certains d’entre eux ont été entièrement engloutis par la terre. -Ce qui rend ma question d’autant plus intéressante. Même pour moi, ce genre d’exercice pourrait s’avérer dangereux. Tu semble, malgré tes égratignures, en bonne forme. Tu as marché jusqu’ici après un repos des plus brefs. Et, plus étonnant encore, je n’ai pas vu ton esprit lié Comment explique-tu ça? -Vous ne me croyez pas. » C’était plus une accusation qu’une question. « -Jusqu'à preuve du contraire, si. Cependant, il me faudrait une explication. Le Maitre Meroy, pour ne citer que lui, ne te croiras pas sans preuve. Il est probable qu’Etlak non plus d’ailleurs. » Alors Aymar raconta. Comment l’attaque des Profanateurs avait perturbé la cérémonie, désagrégeant les esprits. Comment l’ours c’était placé à ses côtés. Comment Aymar avait déchainé la nature à plusieurs reprises sur les Profanateurs. Comment il avait aidé les esprits à se maintenir dans le monde physique avec sa propre énergie. Il termina en racontant les paroles finales de l’ours, ne comprenant pas leur signification. Ferun resta silencieux. Il semblait digérer la masse d’informations que son élève venait de lui assener. Les implications lui étaient encore inconnues, mais il sentait bien que cette histoire était loin d’être terminée. « Il ne ment pas Ferun. » Les deux chamans se tournèrent vers l’âtre. Un loup gris, gigantesque, semblait se reposer. Plus gros que n’importe quel loup vivant, majestueux, il observait posément son partenaire et Aymar. « J’étais à son initiation. Arzak voulait suivre celle de Yamza. Lorsque les esprits ont été touchés, il a instinctivement réussi à maintenir certains d’entre eux dans leur forme. Les esprits l’ont utilisé comme vecteur. -Tu es en train de dire qu’Aymar a disposé des pouvoirs de plusieurs esprits en même temps ? Ça veut dire que… - Oui. Les esprits ne sont que diverses représentations d’un même être. Celui qu’Aymar a appelé au moment ou il voulait sauver ces esprits. » Ferun retomba sur son siège, effaré. Aymar n’osait pas comprendre les implications de l’échange entre le Grand Maitre et son esprit lié.
Et je vous laisse pour le moment, avec un bon gros suspense qui va bien . J’ai beaucoup de temps libre cette semaine, donc ptet un chapitre d’ici dimanche. | |
| | | halibel-sama Humain
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| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Mer 20 Jan 2010 - 21:58 | |
| Ouah' je suis impressionné ! D'habitude j'aime pas vraiment lire mais là, c'était vraiment sympa ! L'histoire se laisse lire, c'est très fluide, et en plus l'univers, surtout l'idée du Cri, me plait beaucoup. J'en suis qu'au premier chapitre, et j'ai déjà hâte de lire le deuxième et la suite ! =) Bonne chance pour trouver ton titre, mais ne te presse pas, pour une histoire pareil, il faut trouver "The Super-mega Titre" ! :O Anyway, je me met demain au deuxième chap', c'est sympa d'avoir quelque chose de bien à faire entre les cours ! =] Kawabounga' Halibel-Sama! Edit: J'ai fini le deuxième ! J'ai relevé deux erreurs d'orthographes, mais je suis pas sûr de moi, mais je les met quand même ! - Ligne 8, avec " brulure " - Ligne 55/56/57 ( Je crois avoir mal compté ! ) avec " oignant " à la place de soignant je pense. =) Voilà, j'ai hâte de lire la suite et d'en découvrir plus ! EDITv2: Oups, pardonne moi aloirs, va falloir revoir mon niveau de français !
Dernière édition par halibel-sama le Dim 24 Jan 2010 - 19:51, édité 1 fois | |
| | | Hach 5ème officier
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| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Sam 23 Jan 2010 - 19:13 | |
| alors pour brulure, Word ne me le signal pas comme une faute... Que se soit avec ou sans l'accent circonflexe pour oignant ce n'est pas a priori une faute, vu que ça viens du verbe oindre et non pas du verbe soigner =) Edit : Je voulais préciser, je cherche en ce moment un "illustrateur" pour m'aider, en effet je dessine comme une bille et j'aimerais avoir des illustrations de mes schémas pour les plans et paysages que j'utilise. (je suis en train de faire le plan d'une grande ville en ce moment, c'est énormément de travail mais c'est assez amusant ) si vous êtes intéressés, envoyez moi un mp et je vous expliquerais de quoi il s'agit précisément. Contre Edit : Je travail en ce moment même sur le chapitre 3, qui devrait arriver ce soir ou demain. Contre contre Edit : J'ai pas réussi a finir dans les temps... Je suis pas satisfait de ce que j'ai écris en plus. Brefles, dodo maintenant, je rebosse dessus plus tard.
Dernière édition par Hach le Mar 22 Juin 2010 - 13:30, édité 1 fois | |
| | | Hach 5ème officier
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| Sujet: Projet Heroic Fantasy [Chap 3] Ven 29 Jan 2010 - 14:15 | |
| Le double post c'est le mal, mais c'est pour la bonne cause =) Chapitre Trois out ! - Spoiler:
Chapitre 3 : Destination.
« Puisque nous sommes d’accords, Aymar partira à Dacria. » Aymar n’était pas vraiment d’accord, mais il n’avait pas trop le choix. Non seulement il devait quitter le village pendant un an et un jour pour parfaire son éducation de chaman, mais en plus, il fallait déterminer quel esprit s’était lié à lui. Normalement, le Chaman restait d’abord quelques temps pour parfaire sa formation avant son voyage, comme l’avait fait Perran, mais les circonstances ne se prêtaient pas à l’attente. Aymar avait montré un manque de contrôle flagrant pendant la nuit, et il ne manquerait plus qu’il détruise une partie du village pendant ses exercices. Perran, dont le départ était prévu pour la décade suivante, avait été chargé de chaperonner l’adolescent et de lui enseigner les bases. A la surprise générale, Yamza avait demandé à être du voyage. La jeune fille ne justifia pas sa décision, mais ne laissa guère de choix aux deux chamans. En effet, le matin du voyage, après les adieux, elle leur avait tout simplement emboité le pas. Ferun la regarda partir, légèrement inquiet. La jeune fille n’étais jamais a l’aise avec les gens, encore moins avec les étrangers, et voila qu’elle partait pour la capitale du pays. « Elle s’en sortira Ferun. -Qu’est ce qui te fait dire ça ? -Elle est débrouillarde. La grande ville n’est qu’une autre forme de jungle. Et puis elle fait confiance à Perran et Aymar. -Si tu le dis. -Et puis, son esprit s’est déjà frotté à la civilisation. Telar s’est déjà lié une fois auparavant. -Il y a combien de temps ? -Oh, près d’un siècle je crois. » Le Grand Maitre commençait à s’inquiéter.
Les trois jeunes chamans descendirent dans la vallée. Malgré le vent et l’appréhension, Aymar se prit a apprécier le voyage. Perran marchait tranquillement à côté de lui, ses longues jambes dévalant la pente sans effort. Yamza était derrière eux, et semblant aussi à l’aise qu’un bouquetin. Une seule chose troublait ce début de voyage… « Vous n’imaginez pas ce que vous êtes lents. Pourquoi est ce que les seuls êtres capables de devenir chamans ne peuvent que ramper au sol ? Je pourrais être à la capitale en deux jours si je voulais, vous ne pourriez pas accélérer un peu… -Telar. Ca suffit. » L’aigle sembla accuser le coup. Aymar ne comprenait pas exactement comment la jeune fille arrivait à faire taire le volatile, mais il lui était reconnaissant. Le voyage vers Dacria devait durer deux décades, voir trois, et il n’avait pas envie d’entendre les récriminations d’un esprit mal embouché. « Content de reprendre la route Telar ? » Aymar tourna la tête vers le renard, qui venait de revenir. Il ne semblait pas bavard, contrairement à l’aigle, mais avait une vision étonnamment pénétrante des autres. Perran et Aymar retinrent un sourire. Au vue de la réaction offusquée de l’aigle, Arzak avait raison. Ils avancèrent d’un bon pas, contournèrent le lac et sortirent du cirque de montagnes. Aymar n’avait jamais été aussi loin du village. Il regarda par-dessus son épaule. Il pouvait encore voir le village au dessus du lac. « Inquiet Aymar ? -Pas vraiment. Mais je sens que je vais vite avoir le mal du pays. -Avoir le mal du pays a ton âge… Nous reviendrons Aymar. Tu ne verras pas cette année passer. -Et toi tu ne l’a pas peut-être ? -Je laisse ma femme dans ce village Aymar. Ce n’est pas exactement la même chose. -Ma grande sœur. Elle va me manquer aussi tu sais. -Une année d’abstinence commence… qu’est ce qui m’a pris d’emmener mon beau-frère ! -Perran ! Ils se mirent à rire. Yamza ne se joignit pas à eux, mais esquissa un sourire. La jeune fille semblait plus à l’aise qu’auparavant.
Ils s’arrêtèrent au zénith sur un méandre de rivière, à l’ombre des saules pleureurs. Après un déjeuner rapidement expédié, Perran tenta vainement de maintenir un semblant de sérieux, puis laissa tomber. « Le chamanisme tel que l’envisage le Maitre Meroy est un ensemble de règles et d’exercices visant à manier l’énergie de la nature. Vous les savez tout les deux, il est devenu maitre grâce a un travail et un entrainement qu’aucun autre n’aurait pu accomplir. Cependant, chaque chaman entretien une relation privilégiée et personnelle a la nature. Meroy l’envisage d’une façon, moi d’une autre, et le grand Maitre certainement a sa manière aussi. -Tout le monde sait que tu n’es pas un adepte du travail rigoureux Perran. Ou veux-tu en venir ? -Quand sont apparus les chamans ? Et comment ? -Euh… » La question pris de court Aymar. Il ne se l’était jamais posé. « Par hasard. » Aymar se tourna vers la jeune fille. Par hasard ? Cela lui semblait illogique. « Eh oui. Certaines personnes, comme toi Yamza, on des capacités de perceptions supérieurs aux autres humains. Les esprits leurs étaient visibles. Avant que les chamans n’existent, ils étaient considérés comme des êtres aux pouvoirs surnaturels, de devins, de magiciens. On ne sait pas comment le Lien est apparu, ni le Cri, mais les mots de pouvoirs conservés ne sont que la formulation de notre demande d’aide à la nature dans la langue parlée a l’époque. C’est pourquoi, et même Meroy le reconnait, la première capacité d’un chaman est son instinct. Spécialement pour toi Aymar. -Moi ? -A l’heure actuelle, personne ne sait à quel esprit tu es lié. Toi-même ne le sais pas consciemment. Mais quelque part en toi, tu sens se lien si particulier envers la nature. Tu sais que tu es lié. Et nous pouvons le ressentir aussi, Yamza, moi, ou tout autre chaman. Tout comme tu le ressens pour nous. -Mais en quoi ça me concerne plus spécifiquement ? -Si Yamza, toi et moi tentons exactement la même chose, en y mettant la même puissance, que se passerait-il ? -Eh bien… » Perran poussa un long soupir. Il se leva, fit signe à ses deux élèves d’en faire autant, et se rapprocha de l’eau. « Quel est l’appel le plus simple Aymar ? -L’appel de la terre. C’est l’appel originel, la base de tous les autres. -Exact. Maintenant si j’essaye de l’utiliser sur la terre au fond de la rivière, que va-t-il se passer ? -Tu va pouvoir la modeler selon tes besoins… -Pas mes besoins. Mes envies, mes sentiments, mes pensées oui. Mais tu ne pas le faire pour un « besoin ». Ça ne marcherait pas, parce que la puissance que tu dégages pour l’effort vient de ce à quoi tu penses sur le moment, ce que tu ressens. C’est ce qui s’est passé la nuit de l’attaque. Ce n’est pas que tu voulais aider les esprits, tu en avais envie. Ce qui explique en partie les effets que ton appel a eu. Regarde. » Perran se tourna vers le cours d’eau, ses traits se concentrèrent, Arzak se plaça à ses côtés, et une colonne de terre jaillit de l’eau à toute vitesse. Il se tourna vers la jeune fille, qui se concentra à son tour, Telar sur son épaule. Une colonne similaire surgit du lit boueux de la rivière, à gauche de la première. Aymar suivit l’exemple de ses deux compagnons, concentrant éructa un mot et concentra l’énergie naturelle. Le résultat fut, comme la veille, impressionnant. La colonne qui sortit de l’eau derrière les deux autres était au moins trois fois plus large, et les dépassait de plusieurs dizaines de centimètres. « Tu comprends ce que je veux dire maintenant Aymar ? » Celui-ci était abasourdi par la différence de puissance. Il n’y avait mis que le minimum, mais il avait réussi à perturber le cours du courant. « Non seulement tu fais ce genre de choses sans efforts, mais en plus il semblerait que ton affinité sois la Terre. -Mon affinité ? -Il semblerait que je ne sois pas le seul à ne pas être adepte du travail rigoureux... » Aymar préféra laisser tomber. « Un chaman utilise différents éléments pour parvenir à ses fins. On parle de chamans liés à la foudre, aux nuages, a certains métaux, pierres précieuses, arbres… Ce n’est généralement pas lié aux esprits. Certaines manifestations de notre pouvoir sont liées à ces affinités, et un chaman sera toujours meilleur dans son affinité que dans le reste. Quand un chaman est lié à l’un des quatre éléments primordiaux ou à l’un des quatre éléments secondaires, c’est un chaman élémentaire. J’en suis un aussi. -Ah oui ? Quelle est ton affinité ? -Je crois que… c’est l’eau. » Les deux hommes furent surpris par l’intervention de Yamza. Depuis qu’elle avait quitté le village, elle semblait libérée d’un poids, se tenait près d’eux, parlait plus souvent, elle semblait avoir perdu ce coté enfant sauvage qu’elle arborait au village. Perran ne répondit pas immédiatement. Il se contenta de sourire à Arzak, et leva la main vers les piliers qu’ils avaient formés. Le courant autour des piliers se modifia, accéléra et se mit à tourbillonner. Les piliers s’érodèrent rapidement sous l’action de l’eau, et même celui d’Aymar retourna à son état originel au bout de quelques minutes. « A ton avis, combien de temps il t’aurait fallut pour détruire les piliers de cette façon ? -Euh, je ne sais pas, beaucoup plus ? A supposé que j’y arrive. - Pas forcement, si je te disais que cette utilisation de l’eau est des plus simples, tu me croirais ? -Non, ça doit demander beaucoup de contrôle. -Même si c’est la première fois que je le fais ? » Aymar ne sut pas quoi répondre. « C’est ça l’instinct du chaman Aymar. Faire au moment nécessaire l’action qui te permet de réussir ce que tu entreprends. Chacun est différent, chacun à une interprétation personnelle du problème, donc chacun utilisera ses capacités différemment. »
La leçon continua pendant une bonne partie de l’après midi. Ils n’abordèrent que peu la pratique, Perran cherchant simplement à les aider à développer leurs instincts. Il leur soumit de nombreux problèmes, cherchant à voir de quelle façon ils envisageaient de les résoudre. Yamza montrait une certaine créativité dans ses solutions, mais ne s’attardait pas sur une façon particulière, et ne semblait pas s’intéresser a sa propre affinité. Aymar était terre à terre, dans tout les sens du terme. Il réglait tout ses problèmes grâce à son élément fétiche. La discussion s’envola quand il parla de provoquer un glissement de terrain pour empêcher une inondation. Ils arrivèrent dans une petite bourgade au nord des montagnes et s’arrêtèrent pour la nuit. La ville semblait en pleine effervescence même au coucher du soleil. Perran expliqua que la ville était sous le contrôle d’une guilde de marchands, et que les échoppes restaient ouvertes jusqu’à une heure tardive. Ils s’installèrent dans une auberge au nord de la ville. « Bonsoir. -Bonsoir. Vous voulez des lits ? -Et un diner si possible. Combien coute la chambre ? -1 dacre d’argent. Par personne. -C’est étonnant. Les prix sont tenus par la guilde des marchands et il me semble que le dacre d’argent couvre 3 nuits, pas une seule. -euh… bien sur ! Excusez-moi, je ne sais plus ou j’ai la tête. Les diners sont compris avec la chambre. Vous mangerez dans vos chambres ? -Non, dans la salle commune. » L’aubergiste leur donna deux clés et les emmena à l’étage. La chambre était spartiate, mais semblait propre. L’aubergiste repartit, Aymar demanda à Perran pourquoi l’aubergiste avait annoncé un prix si élevé. « C’est une ville de marchand. Ici, l’objectif de tous est de gagner un maximum d’argent, et avec nos tenues montrent que nous venons de la province. Il à dû se dire qu’il pouvait nous flouer facilement. - Comment savais-tu le prix des chambres ? -Elles sont affichés sur la place centrale. Fait attention Aymar. L’honnêteté ne vaut rien, et ici ce qui ne vaut rien n’a pas d’intérêt. -Il vaudrait mieux que les chamans soit en charge comme au village. -Pas forcement. Chaque gouvernement, qu’il soit chamanique, militaire ou marchand a ses avantages. Les villes dirigées par les chamans ont tendance à végéter. Je meurs de faim personnellement. On va diner ? -Je veux bien, mais pourquoi tu as choisi de manger en bas ? Il y a une table ici. -Oui, mais manger dans ça chambre coute plus cher, ils font payer le service aussi. -Oh. » Ils descendirent dans la salle commune d’où parvenait un bruit impressionnant et une odeur de viande trop cuite. Les discussions semblaient aller bon train, une odeur d’alcool indiquait que certains clients avaient commencé leur soirée il y a un certain temps. L’un d’eux ronflait même sur une table. D’autres chantaient, mal, des chansons à boire. Perran les emmena vers le fond de la salle, ils s’installèrent au bout d’une grande table. « Dis moi Aymar, s’il l’un deux déclenchait une bagarre, et qu’un pichet volait vers toi, comment réagirait tu ? -Hey, bien… utiliser la terre ici ne semble pas une bonne idée. -je te l’accorde. -Mon premier réflexe serait sans doute d’utiliser le vent pour détourner le pichet. -Ah oui ? Il ne serait pas plus simple de se baisser ? » Aymar rougit. Il n’y avait pas pensé. « Utiliser nos capacités n’est pas forcement la meilleur solution. Passer sous la table est moins fatiguant que de détourner tout ce qu’on peut te jeter dessus et… » Un gobelet plein vola au dessus de la tête de Perran avant qu’il ne finisse sa phrase. Deux hommes à la carrure d’ours s’envoyaient des injures et des couverts à la figure à quelques mètres d’eux. « Il est temps de passer à la pratique ! » La situation dégénéra rapidement dans la grande salle, une table vola même sur plusieurs mètres, tandis que son lanceur assommait ses adversaires à coup de poings. C’était l’un des deux premiers belligérants, et il semblait s’amuser comme un fou. Une serveuse finie recouverte de bière avant de pouvoir éructer un mot, elle battit en retraite vers la sortie, cherchant vraisemblablement la milice. Perran et Aymar commentaient la scène tandis que Yamza observait patiemment, comme étrangère au capharnaüm ambiant. « Les deux mastodontes viennent d’Arctus je pense. Il n’y a qu'eux pour se battre ainsi. -Impressionnant. Mais ils sont pleins d’ouvertures. -Il faudrait frapper fort pour réussir à s’en servir. Ils n’ont pas que la carrure de l’ours, ils en ont aussi la résistance. -J’avoue que je n’aimerais pas en affronter un. Attention ! » Ils firent un bond en arrière, tandis qu’un homme s’écroulait sur la table qu’ils avaient préalable renversée. L’homme ne semblait pas se relever. Une grande jeune femme se rapprocha d’eux. « Il vous resterait de la place ? Ma table vient de rencontrer le mur. Le mur a gagné comme vous avez pu le voir. -Je vous en pris, installez vous. » La jeune femme se mit à l’abri, sortit un pichet et le tandis à Perran, qui accepta. Il le passa à Aymar qui bu une gorgée. Le liquide frais et ambrée lui chauffa les oreilles. « De la bière Jam. C’est assez fort, mais il faut au moins ça pour qu’ils partent en mer. -Vous y êtes déjà allé ? -Deux fois. Une fois par une caravane de marchand, l’autre pour livrer un message au gouverneur militaire. -Il vieillit non ? Comment se passe la succession ? -Les marchands achètent des voix, les militaires menacent les gens, les chamans font valoir leurs avantages. -Autant dire qu’ils n’ont aucunes chances n’est ce pas ? -Je n’irais pas jusque là, ils ont une bonne partie de la population avec eux. -La population ne compte pas beaucoup. -Je ne vous trouve pas optimiste pour un chaman. -Ca se voit tant que ça ? -Un peu. Et la présence d’esprits dans l’établissement aide. -Vous pouvez les voir ? -Je fais partie de ces gens oui. La jeune fille aussi je suppose. -Je les voyais aussi avant… mon Cri. -Vous avez le regard. Dites moi, si vous êtes trois, vous n’auriez pas un lit supplémentaire ? Ça me couterait moins cher, et mes voisins de lits sont les deux Arctans qui démolissent l’auberge. -Nos amis nordistes ont une façon bien à eu de passer la soirée. -Et les mains baladeuses. Vous êtes d’accords ? -Tant que vous ne ronflez pas. -Pas de risque, je n’ai bu qu’un seul de ces pichets. -Les enfants, je pense que le diner est compromis. Que diriez-vous de remonter ? -Comment tu compte faire ça ? -Oh, je pense que nous allons pouvoir d’une minute à l’autre. » Perran avait à peine fini sa phrase que la porte de la taverne s’ouvrait violement, laissant entrer des miliciens patibulaires armés de gourdins. Ils durent se mettre à 4 pour maitriser les Arctans, mais au final le calme revint dans la grande salle. Les trois chamans et la jeune femme remontèrent dans la chambre. Plus fatigué qu’il ne pensait, Aymar s’endormie comme une pierre à peine allongé.
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| | | Hach 5ème officier
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| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Dim 7 Fév 2010 - 23:21 | |
| Comment ça triple post c'est abusé ? c'est mon topic d'abord et pi fallait laisser des commentaires, voila. en attendant, le chapitre 4 est parmi nous ! - Spoiler:
Chapitre 4 : Complications
La nuit passa sans autres incidents. Le lendemain matin, Perran négocia avec l’aubergiste pour récupérer une partie de l’argent qu’ils avaient payé, faisant valoir qu’ils n’avaient pas pu manger leur diner à cause de la bataille rangée qui avait eu lieu dans la salle commune. « Je ne suis pas responsable de ça. Ces Arctans vont me couter une fortune. -Les pièces d’argents qu’ils vous ont donnés ce matin devraient couvrir vos frais de réparations, mais ne remplissent pas nos estomacs. Je demande simplement quelques pièces de cuivres pour que nous déjeunions, pas le remboursement de la chambre enfin ! - Ecoutez, je… -Un problème ? » L’aubergiste pâlit légèrement. Un homme de grande carrure, accompagné de deux gardes, venait de se présenter à la porte de l’auberge. « N… Non pas du tout M. le prévôt ! Ces voyageurs se sont vus dérangés par les Arctans d’hier soir qui ont renversés leurs diners et… -Et vous alliez bien évidement leur rembourser leurs diners, comme l’indique la chartre de la ville. Vous êtes responsable des tumultes ayant lieu dans votre établissement. Vous n’envisagez pas de contredire la chartre n’est ce pas ? -Grands Dieux non ! Je m’apprêtais à les envoyer chez un de mes amis, qui se fera un plaisir de leur servir un repas digne de ce nom de ma part. -Comme c’est aimable de votre part. J’imagine que vous allez leur donner l’argent nécessaire ? Vous savez comme je n’aime pas les histoires de crédits… » L’aubergiste acculé donna quelques pièces de cuivres à Perran, avec la même expression que s’il venait de perdre son établissement. Les trois chamans et leur nouvelle amie partir donc à l’adresse que l’aubergiste leur avait donné. « Le Prévôt semble avoir beaucoup de pouvoirs ici. -Les prévôts contrôlent pratiquement l’économie, ils sont le bras des dirigeants marchands de la ville. -Celui-ci semblait presque honnête. -La ville les payant royalement pour éviter les problèmes. Ce n’est pas le cas partout. -J’espère que le marchand ne posera pas autant de problèmes. S’il discute plus d’un décan, je crois que je n’y survivrais pas. -Tu penses trop avec ton estomac Aymar. » Ce dernier préféra ne pas répondre.
Ils trouvèrent rapidement le marchand qui s’avéra être un honnête vieil homme, au grand contentement d’Aymar. Ils firent des provisions pour la route et quittèrent la ville. Une fois sortis, Perran interrogea la jeune femme ; « Je ne suis pas sur de connaitre votre nom. -C’est normal, je ne vous l’ai pas donné. Je m’appelle Jill. -Eh bien Jill, vous comptez voyager avec nous ? -Ca dépend dans quelle direction vous allez. Je ne dirais pas non a de la compagnie, ça réduit les risques de rançonnages. -Nous allons à Dacria. -Dans ce cas je vais vous suivre. J’ai un message de l’intendance marchande pour la guilde. -Vous parliez de risques de rançonnages ? -Oui, la route est très fréquentée par les caravanes, et il y a toujours des gens qui préfèrent voler aux autres que de travailler. -C’est un choix comme un autre, mais ça pourrait se révéler problématique. Vous semblez avoir l’habitude, comment croyez vous que nous devrions procéder ? - Eh bien, soit-on paye, mais je ne pense pas que vous soyez intéressés par cette option… -Pas vraiment, surtout s’il y en a une autre. -On peut menacer. Les brigands sont généralement assez attachés à la vie, et aucun chef n’a envie de prendre un carreau d’arbalète pour quelques pièces d’argents. Mais il ça provoque des risques de combats. -Si on pouvait éviter ça aussi… -Eh bien… Les brigands ont peur des chamans. Une démonstration de force suffirait surement à les dissuader. -En somme vous voulez que nous épations la galerie. -J’imagine que ça pose problème. -Pas tant que ça, mais nous ne sommes pas supposés en faire étalage. Pour la plupart des gens, nous sommes simplement des voyageurs. - Que diriez-vous de garder cela en solution de dernier recours ? -Je suppose que nous devrons nous en contenter. Tant que j’y suis, ça vous dérangerais qu’on se tutoie ? Nous allons passer au moins deux décades ensemble, ça va devenir agaçant à la longue. -Pas de problème. Tant que j’y suis, j’ai cru voir une épée dans vos paquetages ? -Aymar et moi avons été entrainés à l’épée. C’est l’arme traditionnelle au village. -Je vois. Gardez les visibles, ça permet de raccourcir les conversations. Yamza, tu sais te battre ? -Pas à l’épée…Mais je sais me servir d’une dague. -Je peux t’apprendre à tirer à l’arc. C’est moins pratique que l’arbalète, mais t’en fabriquer un ne devrait pas prendre trop de temps. -Je veux… bien. -Parfait. -Et maintenant ? -Maintenant Aymar, tu mets un pied devant l’autre, et tu avances. Dacria est encore loin. » Jill prit naturellement la tête de la petite troupe et parti d’un bon pas. Ils maintinrent une bonne allure jusqu'au déjeuner. Ils s’arrêtèrent au bord de la route dans un bosquet. Perran pris Aymar à part et tenta de lui apprendre à contrôler ses capacités chamaniques, pendant que Jill et Yamza taillait un arc. Après quelques essais infructueux, Aymar réussit à ne pas blesser Perran en tentant de le neutraliser. Heureusement, aucune des blessures n’étaient grave, et Perran en profita pour enseigner quelques bases à Aymar. « Si tu envoie directement ton énergie dans une plaie, tu vas la réduire, mais cela prend une énergie invraisemblable. Un esprit peut se permettre ça, et encore il ne peut pas le faire à volonté. C’est pourquoi les appels existent. Ils ciblent précisément ce que tu veux faire. Tu as bien failli me casser une jambe à ton premier essai. Si tu avais directement puisé dans ton énergie pour le ressouder, tu aurais pu perdre connaissance, et il aurait pu mal se ressouder. Il existe un appel spécifique pour cela, qui permet de soigner des armées Aymar. » Un peu plus loin, à trente pas d’une cible hâtivement dessinée. « Ne ferme pas les yeux. Tu a besoin des deux pour viser. Place la flèche au niveau de ton œil. Regarde le chemin que ta flèche doit parcourir. Ne cherche pas la cible. Cherche le point central de la cible. Rétrécie au maximum ton centre de visée. Quand tu te sens prête, lâche simplement la corde. » Yamza lâcha la corde de l’arc, la flèche fila droit vers la cible et se plaça plus importante/ juste au dessus du centre. « Tu ne tiens pas ton arc droit. Tu aurais raté l’œil comme ça. L’arc compense en précision ce qu’il perd en puissance par rapport à l’arbalète. » La jeune fille se prépara, tira une nouvelle fois, et toucha au mille. « Bien. Maintenant, tu vas reculer de vingt pas. Il va falloir prendre en compte la chute de la flèche. Tu dois lever légèrement ton arc pour compenser. » Yamza, attentive, leva son arc et tira comme le lui indiquait Jill. La flèche décrivit une courbe parfaite et se figea au centre de la cible. « C’est bien. Avec ton regard tu devrais être capable de toucher ta cible à une distance bien plus importante. » Ils terminèrent là leurs exercices et reprirent la route. Le voyage de l’après midi passa sans histoire, et ils installèrent leur campement sur le bord de la route. Jill insista pour instaurer des tours de garde. Aymar fut désigné pour prendre le premier. La garde n’a rien de passionnant. Lorsque la nuit fut entièrement tombée, il alla réveiller Perran qui prit la relève. Yamza, et enfin Jill se relayèrent jusqu’au matin. Malgré des yeux fatigués, Jill pris la tête de la troupe et les guida sur les multiples routes du royaume. Lorsqu’ils s’arrêtèrent pour le déjeuner, après quelques instructions à Yamza, la jeune femme s’affala contre un arbre et s’endormit aussitôt.
Ils continuèrent sur ce rythme pendant deux jours. Ils rencontraient souvent des voyageurs, qui les considéraient avec méfiance. L’ambiance sur la route commerçante était tendue. D’après ce qu’ils avaient pu glaner comme informations, une bande un peu plus organisée que la moyenne rançonnait caravanes et voyageurs. Ils opéraient à partir des collines de l’Est, mais personne ne savait ou était leur repère. Ils furent dépassés par une troupe de soldats qui partait dans les collines. Ce genre d’opérations avait déjà été tenté, mais les brigands étaient restés insaisissables. C’est avec une vigilance accrue que le groupe installa son campement. Perran prit le premier quart, et Aymar le relaya à la nuit noire. Il n’était pas fatigué, mais le silence qui régnait au bord de la route le rendait nerveux. Un hululement de chouette le fit sursauter. Ne tenant plus en place, il tenta de se calmer en entrant en transe. Il étendit lentement sa conscience, sentit les quelques arbres autour d’eux, les petits animaux qui grouillaient dans la plaine, un lièvre tentant de détaler face à un renard… « Aymar. » Le jeune garçon sursauta violement. Arzak était à coté de lui, aux aguets. « Des humains, nombreux. Ils sont à moins d’un décan, au nord. -Des voyageurs ? -Non, ils ne dorment pas, sont bardés de métal et savent que vous êtes là. Tu ferais bien de réveiller les autres. » Aymar secoua Perran qui pris le temps de râler copieusement envers les voleurs et leurs horaires abusifs, réveilla Jill et Yamza qui ne dormaient que d’un œil et refit appel a ses pouvoirs. Ecartant les formes de vies immobiles ou de petites tailles, il chercha mentalement les brigands. Une douzaine d’hommes avançaient dans leur direction. « Treize hommes. Le chef marche en premier. Ils seront la dans quelques décilles. Ils arrivent du Nord, ils n’ont pas l’air de se séparer. -Comment sais tu que c’est le chef qui marche en tête ? -Les autres réagissent à ses gestes. Il doit les mener par la terreur. Les négociations ne marcheront pas ce soir. » Aymar les surveilla pendant encore un décille. « Ca y est. Ils se sont séparés en deux groupes. Cinq d’entres eux sont en train de nous contourner. -Ils seront là en même temps ? -Je ne sais pas. Ils ont accéléré. -Je vais y aller Perran. Il y a un cours d’eau sur leur chemin. C’est ta spécialité. -Et tu à une idée précise en tête je suppose ? -Je laisse ça à ton imagination. » L’esprit s’éloigna tandis que Perran grommelait quelque chose a propos de l’humour approximatif des esprits.
Arzak avançait rapidement. Bondissant sans efforts dans l’herbe, slalomant entre les arbres épars comme au temps de sa vie de chair, il cherchait les humains décrits par le jeune garçon. Il ne comprenait pas le pouvoir du jeune homme. Un chaman normal peut chercher dans une zone assez étendue autour de lui, mais certainement pas aussi loin, encore moins avec une telle précision. Lorsque le lien mental avec le chaman est suffisamment fort, ce dernier peut utiliser l’esprit comme point d’ancrage pour agir sur la nature, ou tout simplement pour observer. Mais encore une fois, pas avec la précision d’Aymar. S’il n’avait pas été un esprit, Arzak aurait qualifié cela de surnaturel.
Les hommes avançaient rapidement, sans bruit, tel des prédateurs. Les ordres de leur chef avaient été clairs et sans appels. Ils devaient attendre que le groupe de tête se montre, s’avancer silencieusement et égorger les voyageurs. Personne parmi eux n’avait la moindre intention de contredire le chef. Cela faisait des mois qu’ils ravageaient la campagne, toujours avec la même méthode. Elle avait l’avantage de ne laisser aucun survivants, de ne pas trop hasarder la vie des hommes, et permettait d’obtenir un butin en bon état. Ils connaissaient tous le terrain comme leur poche maintenant. Encore un bosquet, le cours d’eau, et ils seraient près du campement, derrière les prochaines victimes. Ils avancent, toujours sur le même rythme. Formation en étoile. Barn en forme la tête. Il a été choisi pour sa bonne vue de nuit et sa capacité à prendre des décisions rapides. Ils traversent le bosquet. Bruissements de feuilles, une branche craque. Ils peuvent se permettre un peu de bruit. Pour le moment. Ils savent qu’après le cours d’eau, ils devront observer un silence total. D’ailleurs, le cours d’eau est devant eux.
Perran. Ils sont là.
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| | | Telperion *Modo*
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| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Mar 9 Fév 2010 - 16:01 | |
| Chose promise, chose due, j'ai lu les quatre chapitre et je viens te donner mon avis à leur sujet.
Tout d'abord, le fond. Là, je n'ai pas grand chose à dire, sinon que c'est le genre d'histoires qui me plait bien. On sent une grande profondeur, beaucoup de reflexion autour de l'univers que tu t'es créé. J'aime ça, tu donnes une impression de nouveauté rafraichissante et d'originalité, et ça c'est toujours une bonne chose. Ensuite, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a du rythme. En quatre chapitres, il se passe beaucoup de choses, voire peut-être un peu trop. Ca commence fort, et le tempo ne baisse pas d'un iota. Certes, ça permet de garder l'attention du lecteur, mais je ne peux m'empêcher de trouver le tout un peu trop précipité. Enfin, c'est un point de vu personnel. Je ne dis pas que ta façon d'entrée dans l'histoire est maladroite, bien au contraire. L'action est bien gérée, cohérente et fluide. C'est juste que voilà, moi je préfère quand on pose d'abord les bases (chacun son truc, hein ?).
Sur la forme maintenant, mon avis sera un peu plus partagé. Dans l'ensemble, aucun problème. La lecture est facile, aucune faute scandaleuse ne vient gêner le déroulement des actions. On se laisse très facilement porter par ta plume, le sentiment d'immersion est bien maitrisé. Cependant, dans les phases d'action, j'ai comme l'impression qu'il y a un peu d'hésitation dans ton style. Certaines phrases m'ont apparu légèrement maladroites, en particulier avec les successions de propositions juxtaposées par des "qui". Je trouve que ça a tendance à alourdir le rythme. Néanmoins, je suis bien conscient que la retranscription de l'action est avant tout une question de style, donc mon jugement ne vaut pas grand chose.
Un dernier point enfin, au niveau de l'emploi des temps. J'ai remarqué que ta narration principale est au passé, tandis que les passages d'action sont au présent. C'est volontaire de ta part ? Si oui, j'avoue que c'est assez désarçonnant de prime abord. Mais ça a le mérite de l'originalité, j'ai hâte de voir sur la durée comment ça va se mariner avec le temps de la trame principale. Il y a moyen de faire de beaux effets de style je pense.
Bref, je m'arrête là pour un premier commentaire, tu auras compris que je suis séduit par ton projet. Une belle histoire, bien construite et bien écrite, je la suivrai avec intérêt.
Bonne continuation ! | |
| | | jolass Humain
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Date d'inscription : 10/06/2008
| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Lun 17 Mai 2010 - 21:01 | |
| J'ai lu que le premier chapitre mais je dirais que l'histoire commence bien.J'ai eu du mal sur les premières lignes mais au final en me forçant à la fin du premier chapitre je voulais absolument connaître la suite. Après j'imagine que dans les chapitres qui suivent et que je vais lire sans tarder tu as pu rectifier certaines erreurs. Mais bon je te soutien car moi même ça fait 3 mois que j'ai commencé un roman high fantasy (sous genre de l'héroic fantasy). Mais c'est vrai que des fois il y a l'inspiration mais la flem est des fois plus forte.Surtout quand tu u fait pas mal de recherche sur internet et en bibliothèque
Bon je vais poursuivre ma lecture de ton manuscrit! En tous cas je suivrais ton projet. Bon courage car il y en a besoin et bonne continuation. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Projet Heroic Fantasy [Chap 4] Mar 18 Mai 2010 - 22:41 | |
| Tu écris ton récit d'un point de vue trop extérieur à l'action selon moi, tu devrai rendre ça plus vivant en rentrant dans le tas plutôt qu'en décrivant les scènes tel que tu les a vues dans ton esprit (observateur/vue globale).
Enfin c'est la première chose qui m'a titillé la rétine, sinon ça se lit bien et le style n'est ni trop lourd ni trop léger pour le genre.
La seconde chose que je pourrai te conseiller si tu souhaite te rapprocher du roman (car tu es plus dans le théâtre au niveau de la technique d'écriture) c'est de préciser les dialogues avec du texte purement indicatif du genre :
"Attention ! cria machinchose tandis que le cochon volant fonçait sur son ami. _ C'est bon, il est avec nous ! fit son ami retenant un sourire. _ Ah, ok, bah préviens moi connard la prochaine fois que je me nique pas les cordes vocales..."
En souligné j'ai mis ce qui manque cruellement dans tes dialogues.
Quand on lit, on ne les remarque plus à force et ça ne choque pas l'esprit, tandis que lorsqu'on a pas l'habitude d'écrire il faut se forcer pour les mettre, on a toujours l'impression que c'est lourd et que ça casse le rythme ou que c'est inutile et chiant au niveau de la ponctuation, mais finalement c'est réellement INDISPENSABLE ^^ |
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